Lutte contre l'abus d'alcool L'Union Européenne dénonce le lobbying de l'industrie
La Commission européenne, qui s'apprête à publier sa stratégie pour lutter contre l'abus d'alcool, a dénoncé vendredi un lobbying "disproportionné" de certains producteurs auprès de ses services mais aussi de députés européens.
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"La Commission est surprise de l'intensité de la campagne de lobbying menée par certains acteurs de l'industrie", a déclaré le porte-parole du commissaire européen à la Santé et Protection des consommateurs Markos Kyprianou, dénonçant des réactions "disproportionnées". L'exécutif européen travaille depuis des mois sur les moyens de s'attaquer aux dégâts provoqués par l'alcool dans l'UE. L'un des points les plus sensibles et les plus controversés de la réflexion des services de M. Kyprianou, porte sur l'opportunité d'inscrire sur les bouteilles des mises en garde contre les effets nocifs de l'alcool sur la santé, à la manière de ce qui se fait sur les paquets de cigarettes.
A ces avertissements, préconisés dans un rapport de chercheurs londoniens commandé par la Commission et publié en juin, l'industrie préfèrerait une meilleure "éducation" en amont des consommateurs. Les réticences des producteurs sur cette question sont relayées, selon des sources concordantes, par certains services au sein même de la Commission. En particulier à la direction de l'Agriculture, déjà engagée dans une difficile négociation avec le secteur viticole pour réformer les aides communautaires à ses producteurs. Bruxelles n'est pas "préoccupée par la consommation modérée d'alcool" et ne cherche pas à faire de "comparaison entre alcool et tabac", a défendu vendredi le porte-parole de M. Kyprianou, Philip Tod. En matière de tabagisme, "il n'y a pas un niveau sans risque", a-t-il ajouté. En ce qui concerne l'alcool, "la cible n'est pas la consommation mais l'abus", a-t-il poursuivi.
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