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Sécheresse Réduire la vulnérabilité de l’agriculture à un risque accru de manque d'eau

C’est le titre de l’expertise commanditée par le ministère de l’agriculture et présentée hier lors d’un colloque organisé par l’Inra. Fruit du travail de 25 experts de diverses institutions, ce travail a trois objectifs : établir les bases physiques d’une gestion équilibrée de la ressource en eau, explorer les possibilités de mise en place de systèmes de culture et de production mieux adaptés et analyser les modalités d’action économique et politique.

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Bernard Itier : "Faire le point sur la relation
de l’agriculture à la ressource en eau."
 
(© B.N., Terre-net)
C’est lors d’un colloque public que l’Inra a présenté les résultats de l’expertise scientifique collective « Réduire la vulnérabilité de l’agriculture à un risque accru de manque d'eau ». Bernard Itier de l’Inra a introduit la synthèse du rapport lors du colloque en soulignant « la nécessité de faire le point sur la relation de l’agriculture à la ressource en eau. »

L’expertise rappelle d’entrée la différence entre sécheresse et aridité : si l’aridité est une situation de pénurie d’eau structurelle, la sécheresse est un évènement accidentel. Et il est important de préciser que si les phénomènes de sécheresse tendent à augmenter, la France n’est pas menacée d’aridité.

A la question de la fréquence des sécheresses, Bernard Seguin rappelle que ce sont des évènements peu fréquents pour lesquels il est difficile d’établir de tendances. « Cependant selon Météo France, il apparaît une légère tendance en terme d’évènements extrêmes et de diminution de la pluviométrie dans le Sud. » note-t-il. A quoi faut-il s’attendre pour la fin du siècle ? En moyenne, 1°C de plus et une tendance aux sécheresses de type 2003, 2005, 2006 plus fréquentes.

La France n’est pas menacée d’aridité

Deux pistes ont été explorées pour le maintien et le développement de la production agricole en conditions de sécheresse. François Tardieux de l’Inra a présenté les voies d’amélioration par la génétique : stratégie d’esquive, d’évitement, réingénierie du système de développement des plantes. « Il a bien des progrès en cours. Mais il n’y a pas de stratégie unique. Cela dépend des scénarios et des risques acceptés par l’agriculteur. » résume François Tardieu. Deuxième piste : l’adaptation des systèmes de productions. « Les adaptations agronomiques sont assez bien connues mais elles sont confrontées à des contraintes socio-économiques, techniques, agronomiques et pédoclimatiques » souligne Philippe Debaeke.

L’élevage est plus fragile face à la sécheresse que les cultures, notamment à cause de la sensibilité de la production d’herbe et des besoins relativement constants des animaux en fourrage. « Les éleveurs doivent s’autoprotéger par la constitution de stocks » remarque Gilles Lemaire de l’Inra.

Une gestion conertée de la ressource en eau

Le rapport rappelle que l’agriculture n’est pas que consommatrice d’eau. Gilles Lemaire tient à faire passer ce message qui lui paraît essentiel : « A l’échelle d’un territoire, il existe une interdépendance de l’agriculture pluviale qui contribue à restituer de l’eau et l’agriculture irriguée qui en prélève ». 


Lors du colloque, le rapport de l'expertise a était mis en débat
lors de deux tables rondes auxquels ont participé
des professionnels partie prenante sur le sujet (© B.N., Terre-net)


Trois voies d’action économique et politique sont évoquées dans le rapport : l’augmentation de la ressource, la compensation à posteriori au travers des indemnités calamité agricole et des assurances privées et l’ajustement à l’offre en eau. C’est sur ce dernier point que les experts ont porté leur attention. « Nous serions partisans d’une gestion concertée à l’échelle du bassin versant » indique Bernard Itier.

Enfin, l’expertise a permis d’identifier les besoins de recherche, notamment autour de la gestion de la ressource en eau et de la production « en condition de sécheresse.

 

 

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