Thierry Bouret, agriculteur en Poitou-Charentes « La recherche génétique, l’amélioration de nos techniques et la création de ressources en eau sont les seuls moyens pour maintenir la culture du maïs »
Thierry Bouret exploite des terres situées sur trois départements de la région Poitou-Charentes. Cultivateur de maïs, il doit faire face aux problèmes de ressource en eau.
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« La pression politique est parfois plus importante que la réelle disponibilité en eau » (© B.N., Terre-net) |
« Le facteur limitant, chez nous, c’est l’eau » : Thierry Bouret pose d’emblée les données du problème. En effet, les sols de son exploitation sont peu profonds et ont une faible réserve utile. Les terres sont réparties sur 3 départements : les Charentes-Maritimes, les Deux-Sèvres et la Vienne. L’assolement se limite au maïs, blé et colza par soucis de simplification. Le maïs est cultivé en monoculture ou en rotation avec du blé.
Avec des terres situées sur 6 bassins différents, l’agriculteur doit faire face à une disponibilité en eau et à une réglementation très variable selon les départements et les bassins. Les restrictions se font cependant de plus en plus fortes. « La pression politique est parfois plus importante que la réelle disponibilité en eau » regrette-t-il.
« Le facteur limitant, chez nous, c’est l’eau »
Le premier objectif de l’exploitant est l’amélioration de la ressource. En 1990, il construit une réserve de 30.000 m³ pour assurer la fin de cycle sur 40 ha. En 1999, une nouvelle réserve de 300.000m³ assure une autonomie totale sur 120ha. Cette année, Thierry Bouret projette la création de deux réserves supplémentaires en collectif.
Autre axe d’adaptation : les dates de semis. « Nous optons pour des semis de plus en plus précoces. Le but est d’avoir une semaine favorable après le semis. Quand le maïs est germé, il est presque sûr de sortir. » explique l'agriculteur qui échelonne ainsi ses semis de maïs de fin mars au 20 avril.
Le choix des variétés résulte d’un compromis entre le potentiel maximal, la résistance au manque d’eau, aux maladies et à la verse. L’agriculteur appuie son choix notamment sur les résultats d’essais de différents organismes (Arvalis, Fdceta 17, firmes). Ainsi, en 2006 les terres avec une bonne ressource en eau et sans restriction ont reçu des variétés tardives (indice 540 à 580) comme PR36K67, PR35Y65, PR34N84. Sur les terres avec une ressource parfois limitante, le risque a été partagé avec les variétés DK315 et PR36K67. Alors que sur les terres avec une réglementation très stricte et un arrêt précoce de l’irrigation, c’est DK315 qui a été préféré.
Une assurance récolte sur les zones très à risque
Le travail du sol est raisonné de manière à avoir un sol fin avec un maximum d’humidité au moment du semis. « Nous labourons le plus tôt possible les sols argilo-calcaires pour les faire travailler. Nous ne voulons pas remuer la terre avant le semis pour ne pas perdre d’eau. » explique Thierry Bouret. La préparation du sol se fait par un passage de herse rotative en janvier ou février. Après le semis, le roulage permet de tasser le sol pour favoriser la remontée d’eau par cappilarité et éviter l’Etp (évapotranspiration) sur les sols argilo-calcaires.
« Notre surface en maïs est stable. Nous avons une assurance récolte sur les zones très à risque et nous avons investit de façon importante pour le stock en eau. » remarque Thierry Bouret. « La recherche génétique, l’amélioration de nos techniques et la création de ressources en eau sont les seuls moyens pour maintenir la culture du maïs. »
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