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Maïs L’esquive : une solution pour réduire la vulnérabilité à la sécheresse estivale ?
L’esquive se présente comme un moyen de réduire la vulnérabilité du maïs au manque d’eau estival. Cette stratégie mise sur des dates de semis et des variétés précoces pour terminer le cycle plus rapidement et éviter la sécheresse. Jean-Paul Renoux d’Arvalis fait le point sur cette méthode.
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(© B.N., Terre-net) |
L’esquive n’est valable que si les sommes de températures sont suffisantes puisque le cycle est décalé vers le printemps. Or le réchauffement climatique offre des potentialités : « Depuis les années 85-90, les sommes de températures augmentent » remarque Jean-Paul Renoux. Autre atout : le maïs valorise bien l’eau disponible : « Même dans des situations où le maïs est arrosé de façon très limitée, il y a une très bonne efficiences de l’eau. » Les évolutions de la génétique ouvrent des pistes. « Il y a un très grand turn-over en variétés de maïs. Les progrès se voient sur 3 à 5 ans. De très gros progrès ont été fait sur la tolérance au stress hydrique. Il y a peut-être eu plus de progrès en situation de stress que de confort. » souligne Jean-Paul Renoux. « Cela vient sûrement du fait de comment le maïs est produit à l’échelle mondiale : 90% en culture sèche sous des climats continentaux durs. »
Des gros progrès génétiques sur la tolérance au stress hydrique
« Il y a aussi de moins bonnes raisons, moins « nobles ». Il s’agit de décaler le plus possible la date de la fin d’irrigation et d’anticiper les arrêtés préfectoraux concernant les restrictions d’eau. » ajoute Jean-Paul Renoux.
Protocole des essais
Tester :
-l’esquive simple (modifier la précocité ou la date de semis)
-l’esquive double (modifier la précocité et la date de semis)
en conditions normales et en conditions limitantes
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Il reste néanmoins à faire la lumière sur les risques liés à la protection de la culture et au froid. Le maïs s’installe plus lentement. Il est donc vulnérable plus longtemps aux adventices. En décalant le cycle, la culture est confrontée à une flore d’adventices différente. La question des moyens de lutte contre les ravageurs comme les taupins peut mettre en péril la stratégie. Le froid peut poser problème : gel au stade 10 feuilles serait facteur d’anomalies sur épi.
Le contexte 2006 « En 2006, le mois de juillet a été très dur et le scénario plutôt favorable aux tardifs. Donc cette année, nous allons voir et évaluer quelle marge de manœuvre nous avons. » |
Arvalis recommande d’utiliser des variétés qui offrent le meilleur compromis potentiel de rendement-précocité. L’institut définit le domaine de validité aux sols à réserve utile moyenne à bonne et aux situations à risque de forte restriction en août. Les restrictions de juin-juillet sont possibles mais doivent rester modérées. « Les stratégies d’esquive ne sont pas faites pour les terres hydromorphes. Nous sommes bien dans des stratégies de sols légers à moyens » remarque Jean-Paul Renoux.
« Il s’agit de proposer une solution dans un bassin donné avec des conditions précises car tout le monde ne va pas faire du semis précoce. Aujourd’hui, nous en sommes au stade des expérimentations. Ce ne sont pas des conseils. Nous regardons simplement jusqu’où nous pouvons aller et dans quelles conditions. » résume Jean-Paul Renoux.
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