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Cultures d'hiver Où en sont le développement des cultures et l'évolution des maladies ?

Alors que les cultures d'hiver comme le blé et le colza sont implantées, Luc Lorin, agriculteur à Digny en Eure-et-Loir, propose de faire le point sur le stade de développement des cultures et sur l'évolution des maladies.

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Développement des cultures

Depuis le 1er septembre, le temps plus doux que la normale fait avancer la végétation un peu trop rapidement. Les prévisions météo pour les semaines à venir ne prévoient pas de temps froid. Pour le reste du mois de novembre, le temps devrait être doux et perturbé. En décembre les modèles annoncent également des températures au dessus de la normale et un mois de janvier plus frais. Les plantes n’ont pas fini de se développer.

Les colzas semés fin août et qui ont eu l’humidité nécessaire pour commencer leur germination se retrouvent à ce jour avec un nombre de feuilles plus élevé que la normale. Les niveaux de matière sèche accumulée à ce jour sont déjà très élevés dans certains secteurs. Il n’est pas rare d’avoir des colzas avec des pesées de matière verte au-delà de 2 kilogrammes par mètre carré.

Depuis le 25 août, pour le nord de la France nous avons reçu un excèdent de près de 200° C en somme de températures cumulées jusqu’au 10 novembre par rapport à la normale, ce qui correspond pour un colza à pratiquement trois phylothermes (durée de développement pour une feuille). Ceci explique le fort développement de certaines parcelles.

Cumul de température du 25 août au 10 novembre
 
BLEU =  SOMME T°< 1150
ORANGE = 1150 < SOMME T°< 1200
ROUGE = SOMME T° > 1200 °

Il est important de réaliser les pesées de chacune de vos parcelles afin d’évaluer l’azote absorbé par le colza avant l’hiver et de renouveler l’opération juste avant le premier apport d’azote. On estime que l’azote contenu dans les feuilles perdues au cours de l’hiver revient à raison de 50 % au colza au cours du printemps. Il faut couper au couteau au niveau du sol toutes les plantes sèches sur 1 mètre carré pour un colza régulier et multiplier le poids en kilo par 65 afin d’en déduire la quantité d’azote absorbé en unité par hectare. La formule avec la pesée en sortie d’hiver est :



Pesée entrée hiver en kg – [(pesée entrée hiver en kg - pesée sortie hiver en kg) /2]*65 = quantité d’azote absorbé en unité/hectare

Pour la culture du blé, l’excédent de cumul de températures est beaucoup moins marqué que pour la culture du colza. En comparant les cumuls à partir du 15 octobre jusqu’au 10 novembre pour le nord de la France, cette valeur atteint 60 à 75 ° C suivant les départements. Cela représente l’équivalent du développement de pratiquement une feuille supplémentaire par rapport à la normale (1 phylotherme pour un semis du 15 octobre = 105 °C). Dans certaines régions pour les semis de début octobre, cette valeur est du double.

Evolution des maladies

En ce qui concerne le phoma, le pic de sporulation a eu lieu entre la mi et la fin octobre. Les variétés sensibles dont le stade était inférieur à 6 feuilles à cette époque peuvent avoir été contaminées pendant cette période.

Sur certains colzas très développés, il est possible de rencontrer une pression oïdium qu’il peut être nécessaire de stopper par une intervention. La météo actuelle y est favorable à cause des températures douces et de l’humidité matinale persistante. 

La météo actuelle n’est pas favorable à toutes les maladies. Si les prévisions pour les semaines à venir se révèlent justes, il y a de fortes chances pour que les rouilles soient présentent très tôt en saison, avril pour la rouille jaune et mai pour la rouille brune. Les températures douces supérieures à 7°C sont très liées à la précocité de ces maladies.

Le manque de jours de pluie n’est pas favorable au développement du piétin ni à celui de la septoriose. Ce manque de contaminations primaires limite la mise en place de l’inoculum. 

Sur les escourgeons semés début octobre en variété sensible, l’helminthosporiose commence à prendre de l’expansion sur les feuilles. Seule une baisse sensible des températures enrayera cette progression.

Attention au printemps sur ces parcelles car la présence en quantité importante de l’inoculum permettra un démarrage plus explosif de la maldie au printemps.

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