Environnement Plaidoyer de Chirac en Corrèze pour les services publics et l'agriculture
Jacques Chirac s'est lancé dans un plaidoyer pour la défense du service public en régions et pour une agriculture écologiquement responsable, samedi lors des derniers voeux de son mandat en Corrèze, qualifiés de "fin d'une époque" par François Hollande.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Quelque 2.000 Corréziens étaient venus écouter le chef de l'Etat, dans le hall d'une caserne de pompiers située sur les hauteurs de Tulle, une assistance plus nombreuse que d'habitude. "Beaucoup sont venus parce qu'ils pensent que ce sont ses derniers voeux", expliquait l'écrivain corrézien Denis Tillinac, proche du chef de l'Etat. "Je n'exclus pas que lui-même ressente un peu de nostalgie", ajoutait-il en décrivant les cérémonies des voeux présidentiels comme "le moment pour Chirac de dire en fin de deuxième mandat comment il voit la France, comment il analyse les problèmes". Le premier secrétaire du PS François Hollande, présent en tant que député-maire de Tulle, a vu plutôt dans cette intervention les propos d'un "Jacques Chirac capable à la fin de son mandat de parler de tout ce qu'il n'a pas fait depuis 12 ans". Dans un commentaire à la presse, M. Hollande, brièvement sifflé par une partie de l'assistance, s'est voulu "indulgent car ce sont ses derniers voeux". Après "un président qui parle de ce qu'il n'a pas fait", il a souhaité que "le prochain président de la République fasse tout ce que Jacques Chirac a raté". "C'est la fin d'une époque, la fin d'un cycle", a-t-il commenté, en soulignant qu'"ici, vous avez assisté à la fin de Jacques Chirac et à un début d'autre chose", qui se traduira par "un changement de méthode et de manière de faire de la politique". Selon un sondage Ifop à paraître dimanche dans le JDD, 81% des Français ne souhaitent pas que M. Chirac soit candidat à un troisième mandat. Ils sont également 70% à ne pas vouloir qu'il intervienne pendant la campagne.
Le chef de l'Etat a plaidé pour le "maintien et le développement des services publics sur tout le territoire", réitérant son opposition à "toute "mise en cause du service postal" face aux vélléités de Bruxelles de libéraliser des services postaux. Il a reconnu un déficit de personnel soignant en régions, "un vrai problème qui doit être résolu", et souligné la nécessité de "préserver notre potentiel industriel" via le regroupement des moyens de l'Etat dans une "Agence nationale de l'industrialisation des territoires". Accompagné de son épouse Bernadette, élue locale, il a jugé que "la France est aujourd'hui confrontée à un monde qui change de manière accélérée. Pour s'imposer, notre pays doit faire résolument le choix de l'innovation, de la recherche et du développement industriel. Dans ce nouveau monde, nos territoires sont un atout considérable". D'autant, selon lui, que "les campagnes commencent à se repeupler" et que le "développement de cette nouvelle ruralité" devrait bénéficier d'une hausse du tourisme en France, mondialisation oblige. "La France a besoin d'une agriculture forte et écologiquement responsable, nous devons mettre à profit toutes les potientialités de la nouvelle agriculture", par le développement de la chimie végétale et des biocarburants, a-t-il souligné. Il a assuré que la France, deuxième exportateur mondial de produits agricoles et premier pour les produits agricoles transformés, dispose d'atouts pour répondre aux "défis planétaires" que sont la malnutrition, l'augmentation de la population mondiale, le changement climatique et la raréfaction du pétrole.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :