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Corned beef 650.000 boîtes rappelées, les autorités rassurantes

Les services sanitaires ont rappelé en décembre 650.000 boîtes de corned beef fabriquées par une entreprise du Maine-et-Loire à partir de viande jugée non conforme mais ne présentant pas de risque pour la santé selon les autorités.

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"La viande ne présente pas de danger pour la consommation humaine. Les risques biologiques sont très faibles parce que le processus de fabrication a stérilisé la viande", a rassuré mardi le procureur de la République d'Angers, Brigitte Angibaud, après des informations révélées mardi par Le Parisien. L'affaire a débuté le 22 novembre avec un contrôle des services vétérinaires dans l'usine de transformation de viandes de la société française Covi à Cholet. "Nous avons constaté des matières premières qui n'étaient pas conformes. Après examens approfondis le 11 décembre, nous avons considéré qu'elles étaient impropres à la consommation", indique Jean-Michel Chappron, directeur des services vétérinaires du Maine-et-Loire.

Ses services ont aussitôt demandé à l'entreprise de rappeler toutes les conserves fabriquées à partir des lots non conformes en provenance d'une usine de Charal à Egletons (Corrèze). "La quasi-totalité des 650.000 boîtes, dont 42% étaient distribuées en France et 58% au Royaume-Uni, en Grèce, en Irlande et en Belgique, a été retrouvée", a souligné M. Chappron. La société Covi a saisi pour sa part le tribunal de commerce de Nantes pour faire constater une éventuelle erreur de la société Charal, première marque française de viande qui emploie 3.000 personnes.

Le tribunal a mandaté le 9 janvier un expert judiciaire pour déterminer "si les produits finis présentent un risque bactériologique ou autre pour la consommation humaine". Cet expert a trois mois pour rendre son rapport. Chez Charal, basé à Cholet, on affirme qu'"il n'y a aucun problème sanitaire". "Le retrait est public. Les autorités n'ont pas demandé de rappel grand public. C'est la preuve que les autorités ne pensent pas qu'il y ait de danger", a-t-on expliqué de source proche de la direction. "Il y avait un problème de qualité des viandes (...) C'est un problème d'apparence: elles étaient soit trop rouges soit trop dures. Certains lots présentaient des hématomes sur lesquels les microbes se développent plus rapidement", a expliqué M. Chappron, pour qui l'affaire est avant tout "une tromperie sur la qualité du produit".

Selon lui, "le danger est éliminé après la stérilisation" mais "la viande (contenue dans les boîtes de corned beef) est jugée impropre à la consommation simplement parce qu'elle avait été déclarée impropre avant". Le parquet d'Angers a précisé que l'enquête en était toujours au stade purement administratif. "Le parquet n'a pas ouvert d'enquête préliminaire. Il a demandé un complément d'information. C'est seulement à l'issue qu'il décidera de donner ou non des suites judiciaires", a indiqué Mme Angibaud.

Des contrôles renforcés chez Covi à la suite de cette affaire ont par ailleurs permis de découvrir qu'un autre fournisseur, la société Soviba, avait aussi livré des viandes non conformes du même type, selon les services vétérinaires. Le ministère de l'Agriculture a annoncé mardi que Covi avait été placée "sous contrôle vétérinaire renforcé". "Une enquête est en cours chez les fournisseurs des matières premières en cause", précise-t-il.

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