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OMC "Ramener du bon sens", ne pas "bloquer les négociations" (Dominique de Villepin)

La France n'entend pas "bloquer les négociations" à l'OMC mais "ramener un peu de bon sens", a déclaré lundi Dominique de Villepin, après les déclarations du président français Jacques Chirac mettant en cause le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson.

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"Il ne s'agit pas pour la France de bloquer les négociations, il s'agit de ramener un peu de bon sens", a déclaré le Premier ministre français en visitant le salon de l'agriculture. "L'agriculture n'a pas vocation à être la variable d'ajustement des négociations (...) Progresser dans le domaine industriel, progresser dans le domaine des services, c'est nécessaire, mais il ne faut pas pour autant brader l'agriculture", a-t-il poursuivi. "Peter Mandelson mesure la responsabilité qui est la sienne", a encore dit M. de Villepin, soulignant qu'il "voyait souvent" le commissaire européen dont la mission a été définie par la France et l'Union européenne.

Le président Chirac s'en était pris samedi à M. Mandelson, l'accusant de "sans cesse vouloir donner davantage alors qu'en contrepartie les Américains n'ont manifesté aucune intention de faire les moindres concessions sur le plan agricole (...) ni les pays émergents sur l'industrie et les services". Le porte-parole de M. Mandelson avait répondu par la suite que le commissaire européen "connaissait les limites de (sa) marge de manoeuvre (et) avait un mandat du Conseil". "M. Mandelson agit dans les limites de ce mandat, il n'ira plus loin", avait souligné Peter Power, rappelant que le mandat avait été délivré par les 27 Etats membres de l'Union européenne, dont la France.

Les principaux acteurs (Etats-Unis, Union européenne, Inde et Brésil) impliqués dans les négociations à l'OMC se sont rencontrés le week-end dernier à Londres, sans avoir fait avancer le dossier sur la relance du cycle de Doha de libéralisation du commerce international. Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, est engagé depuis fin janvier dans un effort de relance de ce cycle, bloqué par le dossier agricole. Un accord entre ces quatre principaux acteurs est considéré comme un préalable crucial à un éventuel compromis entre les 150 pays membres de l'OMC.

Depuis janvier, la France fait cependant entendre une voix un peu dissonante. Plus tôt lundi, le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau avait affirmé que la France et l'Europe étaient "très fermes" dans les négociations à l'OMC et se refusaient à "abattre" les frontières. M. Bussereau avait lui aussi attaqué M. Mandelson le 29 janvier, l'accusant d'avoir des "méthodes inacceptables", tout en assurant que cette opinion ne reflétait pas de la part du gouvernement français une prise de position électoraliste avant les présidentielles.

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