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Jean-Paul Nicoletti, Arvalis « Pourquoi nos charges de mécanisation sont si élevées en France ? »

C’est la question sur laquelle s’est penché Arvalis au travers d’enquêtes auprès d’exploitations françaises et étrangères. Les prix des productions agricoles baissent depuis le début des années 90 alors que les charges n’ont pratiquement pas bougé. Parmi elles, les charges de mécanisation et de main d’œuvre pèsent très lourd. Explications de Jean-Paul Nicoletti d’Arvalis.

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Jean-Paul Nicoletti : "Nous croyons
beaucoup au développement du travail
en commun"(© B.N., Terre-net)

Arvalis a réalisé des enquêtes auprès d’exploitations considérées comme compétitives en France, Argentine, Australie, Canada, Usa, Ukraine et Kazakhstan pour étudier le poids des charges de mécanisation dans le coût de production des systèmes céréaliers. « En terme de Sau (surface agricole utile), nous ne jouons pas dans la même cour que les autres pays : il y a des différences énormes à ce sujet. Au niveau rendement, en France nous avons l’atout d’avoir un rendement largement supérieur » remarque Jean-Paul Nicoletti. En effet, les Sau s’échelonnent de 890ha pour les Usa à 3496ha pour l’Australie contre 157ha pour la France. Les rendements vont de 1,5t/ha pour le Kazakhstan à 4,1t/ha pour l’Ukraine alors qu’ils atteignent 9t/ha en France. Ces deux facteurs ont souvent un rôle déterminant sur le coût de production des systèmes céréaliers.

Une surface insuffisante

L’observation des coûts de production complet du blé montre que la France se situe un niveau proche du Canada et des Usa à 130 €/t. L’Argentine, l’Autralie, l’Ukraine et le Kazakhstan constituent un 2ème groupe à 80 €/t et moins. La mécanisation et la main d’œuvre pèsent pour près de 40% dans presque tous les pays. « C’est bien sur ces postes-là qu’il faut agir » insiste Jean-Paul Nicoletti.

Les systèmes de production céréaliers des pays étudiés montrent de grosses différences. La France présente plusieurs marges d’amélioration. L’Ivan (investissement valeur actuelle à neuf) qui donne un aperçu du capital nécessaire pour produire en France est le plus élevé de tous avec 1.524€/ha. « La capital est dilué sur une surface insuffisante » remarque Jean-Paul Nicoletti. La France comptabilise 4h de traction/ha récolte comprise : « Ce chiffre se justifie par nos itinéraires techniques mais nous sommes loin derrière nos concurrents » note le représentant d’Arvalis. Les exploitations françaises sont celles qui présentent la plus petite taille : « Cette faible Sau nous prive d’une dilution des charges de mécanisation ». Malgré tout, la productivité du travail française est moyenne à 1090t de blé/actif.


Une dilution des charges insuffisante (© B.N., Terre-net)

 

Des rendements nettement supérieurs

Arvalis évoque 2 axes pour maîtriser les coûts de production français : l’agrandissement des unités de productions, avec parc matériel commun et assolement en commun et l’amélioration de la productivité du travail, avec un nouvelle organisation du travail et la simplification du travail du sol. « Pour ce qui est d’agrandir les unités de production, je ne parle pas d’agrandissement individuel. Nous, nous croyons beaucoup au développement du travail en commun » précise Jean-Paul Nicoletti.

 

 
France
Canada
Usa
Argentine
Ukraine
Australie
Kazakhstan
Sau (ha)
157
1166
890
2767
1240
3496
2300
Ivan* (€/ha)
1524
736
568
110
-
338
-
Coût par actif (K€)
23
16
21
12
1.5
17
1
Heures traction/ha
4
0.9
1.1
0.5
-
0.4
2.2
Rendement (t/ha)
9
2.8
2.8
3.8
4.1
2.5
1.5
T blé/actif
1090
2000
1888
2371
160
2071
266

Source : Arvalis Institut du végétal
* Ivan : Investissement valeur actuelle à neuf

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