Agriculture biologique Bernard Nicolardot, Inra : « La fertilisation est le 2ème facteur qui joue sur le développement des plantes après l’eau »
La gestion de la fertilisation en agriculture biologique est compliquée par l’interdiction d’apports d’engrais minéraux. L’Inra a donc mené une étude pour mieux connaître les engrais et amendements utilisables en agriculture biologique, acquérir des références sur la fertilisation dans plusieurs systèmes de cultures et proposer des outils pour gérer la fertilisation des systèmes biologiques. Présentation des résultats avec Bernard Nicolardot, chercheur à l’Inra de Lille.
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Programme AgriBio L’Inra a lancé en 2000 un programme de recherche sur l’agriculture biologique. Renouvelé en 2003, le programme a donné lieu à 28 projets de recherche. Il a mobilisé l’équivalent de 50 chercheurs Inra à temps plein et de 110 chercheurs à temps plein si l’on considère les projets coordonnés par des partenaires dans lequel l’Inra est impliqué. |
La fertilisation en agriculture biologique fait partie des préoccupations des professionnels : « C’est le 2ème facteur qui joue sur le développement des plantes après l’eau » remarque Bernard Nicolardot, chercheur à l’Inra de Lille avant d’ajouter : « Quand on parle fertilisation, on parle impacts environnementaux ». Que ce soit en terme de production ou de respect environnemental, le chercheur de l’Inra souligne que « l’agriculture biologique, comme toute autre agriculture a besoin d’une certaine durabilité ».
Un travail d'inventaire
Or la gestion de la fertilisation en agriculture biologique n’est pas aisée, à cause notamment de l’interdiction d’apport des engrais minéraux. L’Inra s’est donc attaché à caractériser les engrais et les amendements utilisables en agriculture biologique sur leur capacité à entretenir ou enrichir le stock de matière organique du sol et sur leur potentiel de fourniture en azote. « Nous avons conduit un travail d’inventaire » explique Bernard Nicolardot. Il en est ressorti une base de données, qui a aussi permis de paramétrer des modèles de simulation de la fourniture en azote.
Les cultures intermédiaires pour restituer de l'azote à la culture suivante (© B.N. Terre-net) |
Une certaine durabilité
L’Inra s’est aussi penché sur l’introduction de légumineuses et de cultures intermédiaires dans les rotations à base de céréales et d’oléagineux. Le précédent apparaît comme le principal levier face à la disponibilité en azote et peut jouer un rôle important sur le rendement et la teneur en protéines des blés biologiques. Les cultures intermédiaires permettent de limiter les pertes d’azote nitrique du sol durant et de restituer une partie de l’azote à la culture suivante après destruction.
Les bilans élaborés à l'échelle des exploitations par les chercheurs de l'Inra et de l'Institut de l'élevage montrent que les systèmes polyculture-élevage sont plutôt équilibrés, parfois légèrement déficitaires en phosphore et potassium. Il existe cependant un certain nombre de situations critiques. Pour le phosphore, il s'agit d'emploi de phosphates naturels ou d'exploitations sans élevage, phénomène amplifié par l'ancienneté de la conversion. Pour le potassium, les situations déficitaires sont liées aux parcelles qui ne reçoivent ni fumier ni restitution par les animaux.
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