Fongicides Basf réunit des spécialistes européens autour de la problématique septoriose-rouille

La présence de spécialistes venus du Danemark, du Royaume-Uni et de la France a permis de faire un point sur la situation en Europe concernant la lutte contre la septoriose et la rouille. Lise Nistrup, chercheur à l’Institut danois des sciences agricoles, présente la situation au Danemark : « Nous avons les meilleures triazoles avec l’époxiconazole et le prothioconazole mais peu de produits à disposition. » En effet, le prochloraze et le chlorothalonil ne sont pas homologués au Danemark. Le pays s’oriente plus vers la protection intégrée et mise sur la résistance variétale : « Nous dépendons des variétés résistantes quand nous voulons réduire les fongicides. Actuellement, nous avons des variétés extrêmement intéressantes sur le marché mais uniquement pour l’alimentation du bétail. » explique Lise Nistrup.

Triazoles complétées ou innovation

Claude Maumené, spécialiste fongicides céréales chez Arvalis et Anne-Sophie Walker, spécialiste de la résistance aux fongicides à l’Inra, ont fait le point sur les résistances en France. « Entre 2001 et 2005, les strobilurines ont perdu l’essentiel de leur efficacité sur Septoria tritici » explique Claude Maumené. « Si les strobilurines ont perdu leur intérêt sur septoriose, elles restent utiles pour contrôler d’autres maladies comme la rouille brune ou mocrodochiumnivale. » Quand aux triazoles, le spécialiste souligne que leur efficacité s’est érodée de 20 à 25 points depuis 1992. « Nous disposons d’une gamme de solutions qui tend à prouver l’intérêt des multisites et du prochloraze. Nous pouvons faire de belles choses avec des triazoles complétées ou des innovations à condition que la dose ait un intérêt économique » ajoute le spécialiste.

Bill Clark, phytopathologiste à l’Adas (Organisation nationale de prescription agricole), explique que les deux problèmes majeurs au Royaume-Uni sont la rouille brune, le problème n°1 cette année et la septoriose, qui est un soucis récurrent. « Nous avons utilisé énormément de strobilurines au Royaume-Uni pour contrôler la rouille brune. Nous avons 2 populations de rouille brune dont une nouvelle qui n’est pas toujours visible. Si le changement climatique se confirme, on peut s’attendre à ce que la rouille brune soit plus fréquente. Le climat va avoir une incidence sur les maladies donc on ne peut pas pour l’instant appliquer moins de fongicides car nous avons des variétés très sensibles. »

"Nous dépendons des variétés résistantes"

Si les spécialistes européens sont confiants vis-à-vis des moyens de lutte disponibles pour lutter contre la septoriose et la rouille, ils s’accordent sur la nécessité de développer de nouveaux produits : « Nous avons de très bons produits de mélange avec le boscalid. Les strobilurines jouent un rôle sur la plante elle-même avec un gain de rendement même si elles ne sont plus aussi efficaces qu’avant. Nous avons un petit nombre de produits très efficaces, mais il nous en faut d’autres » souligne Bill Clark. « Nous sommes bien armés, mais on peut regretter que l’innovation en France intervienne plus lentement [que dans d’autres pays européens] » remarque Claude Maumené.