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Produits phytosanitaires L’Uipp annonce un marché en baisse de 8% en 2006

Dans un contexte mondial très tendu – le déficit a été 3 millions de tonnes de céréales, le marché des produits phytosanitaires poursuit sa chute (20% depuis 1999). Pourtant, face aux enjeux de productions auxquels devra faire face l’agriculture française, les dirigeants de l’Uipp (Union des industries de la protection des plantes) restent confiants pour l’avenir de leur industrie. Retour sur les éléments clés évoqués lors de la présentation du rapport d’activité de l’Union.

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Multiplier la production agricole par 2. (© B.N., Terre-net)

« Le contexte mondial est particulièrement tendu. Au niveau européen, il n’y a quasiment plus de stocks d’intervention. » C’est sur ces propos liés la situation agricole internationale que Denis Tardit, président de l’Uipp (Union des industries de la protection des plantes), introduit le rapport d’activité de l’Union. Dans cet environnement particulièrement fort, le marché des produits phytosanitaires doit faire face à une baisse structurelle. Les ventes aux distributeurs ont enregistré une baisse de 20% depuis 1999. En 2006, le marché de la protection des plantes représente 1,721 milliards d’euros, en chute de 8% par rapport à 2005. Les herbicides diminuent de 12,3%, les insecticides de 15,2% et les fongicides de 3,3%. Denis Tardit explique ces chiffres par des facteurs structurels et conjoncturels : « Le marché est de plus en plus volatil. C’est lié au climat mais aussi à l’agriculture raisonnée qui est entrée dans les mœurs. »

Des doses divisées par 9

Révision de la directive 91/414
La directive 91/414 qui régit l’autorisation de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques devrait être remplacée par un règlement dont la publication au JOCE est prévue en 2008 et l’entrée en vigueur en 2011. Si l’Uipp accueille plutôt positivement cette mesure - « tous les pays seront logés à la même enseigne » remarque Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’Uipp – quelques points lui posent tout même question, notamment la protection de données. La proposition faite propose de réduire à 10 ans la protection des données issues des dossiers d’homologation et que toute étude complémentaire demandée par les autorités ne soient pas protégeable. « Cela pourrait poser problème pour les matières actives limites en terme de rentabilité. Si demain, nous allons dans cette approche, il y a des filières qui seront orphelines de produits et qui ne pourront plus produire » met en garde Jean-Charles Bocquet.

 L’optimisme reste de mise chez les dirigeants de l’Uipp : « Il va falloir dans les années à venir multiplier la production par deux. Il faut vraiment au niveau français maintenir les capacités de production agricoles et maintenir les surfaces et la productivité » souligne Denis Tardit avant de remarquer : « Nous sommes dans un contexte beaucoup plus favorable du point de vue de l’opinion publique, qui entend parler de tension sur les marchés » D’ailleurs la campagne en cours marque une certaine stabilité malgré des résultats hétérogènes en fonction des familles de produits. Les fongicides sont en hausse de 5,25%, les herbicides, insecticides et traitements de semences sont en baisse respectivement de -1,6%, -3,7% et -12,7%.

« Depuis 1999, les tonnages ont baissé de 40%. C’est surtout lié au fait que les produits sont utilisés à des doses beaucoup plus faibles. Aujourd’hui, nous avons des produits plus efficaces et plus sûrs » affirme Denis Tardit qui avance une diminution des doses par 9 en 50 ans, passant de 1,3kg/ha de matière active à 150g/ha. « Ces produits sont parfois aussi plus chers à produire, c’est pour ça que nous devons aller chercher des substances qui sont plus efficaces à moindre dose. C’est vraiment l’innovation qui va permettre une agriculture durable : des produits à dose plus faible, moins toxiques et plus respectueux de l’environnement. »

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