Login

Gers Le combat anti-OGM de Philippe Martin, président du conseil général

Philippe Martin, député PS et président du conseil général du Gers, qui a lancé l'idée d'un référendum sur les cultures OGM en plein champ ayant recueilli plus de 16.000 signatures en 2004, s'est heurté à une longue bataille judiciaire avec l'Etat qui entend interdire ce scrutin.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Pour cet élu d'un département rural, par ailleurs vice-président du groupe socialiste chargé du développement durable à l'Assemblée nationale, cette initiative, combattue par le préfet et dont la validité sera tranchée par le Conseil d'Etat, visait à "sortir du bras de fer entre gendarmes et organisations anti-OGM".

Q: L'option plus radicale des faucheurs d'OGM n'est-elle pas plus payante pour le camp des anti-OGM que votre référendum ?
R: "Il fallait la conjonction de plusieurs actions. Proposer un référendum visait à trouver une porte démocratique et moins virulente que le fauchage pour que le débat ait lieu. Cette porte démocratique est fermée, ce qui ne justifie pas les fauchages, mais peut expliquer les réactions d'agacement des citoyens. Les fauchages ont attiré l'attention d'un point de vue médiatique. Le refus du débat démocratique de la part du gouvernement est une confirmation du blocage qu'il a maintenu jusqu'ici".

Q: Quel est le rapport de force entre pro et anti-OGM dans le Gers ?
R: "Quand j'ai lancé l'idée d'un référendum, un sondage avait montré une majorité écrasante de Gersois (70%) et une majorité d'agriculteurs contre les OGM en plein champ. Le département compte 463 communes et une sur trois abrite au moins une exploitation agricole biologique".

Q: Qu'attendez-vous du Grenelle de l'environnement ?
R: "C'est bien car cela permet de mettre autour d'une table des gens qui parfois refusaient de se parler. Mais je doute de la qualité de la hauteur des résultats qui seront obtenus: le gouvernement se trouvera devant ses contradictions, avec Jean-Louis Borloo voulant complaire aux organisations environnementalistes, Michel Barnier soutenant les groupes semenciers et Valérie Pécresse défendant la recherche en France. Chiche pour ce Grenelle de l'environnement, mais je crains que Nicolas Sarkozy, comme d'habitude, choisisse deux ou trois idées emblématiques parmi les 300 ou 400 faites, pour essayer de donner le change et montrer qu'il a fait bouger les choses. Je crains un fossé ente les bonnes intentions du débat et les réalités des décisions".

Q: La forte augmentation de la demande mondiale en produits agricoles n'est-elle pas une justification des cultures OGM?
R: "L'alimentation de la planète est plus un problème de répartition et d'organisation que de génétique. Ceux qui s'abritent derrière cet argument-là oublient de dire que, pour l'essentiel, le but des grands groupes qui veulent faire des semences OGM en plein champ, ce sont les bénéfices de leurs comptes administratifs et les cours de Bourse de leurs actions".

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement