Le Grenelle un mois après Un ministre surpris et satisfait
Un mois après la tenue du Grenelle de l'environnement, "la machine avance inexorablement et même plus vite que nous ne l'avions prévu", assure le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo dans un entretien à l'AFP.
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"C'est un boulot monstrueux, mais ce qui me frappe le plus c'est que je ne rencontre aucune résistance dans la machine administrative ou ailleurs, comme dans la grande distribution", constate le ministre en avouant sa "surprise". "Le Grenelle a vraiment déclenché une prise de conscience", ajoute-t-il en exprimant sa confiance.
Le décret portant création de la Haute Autorité sur les OGM et celui imposant une part de "bio" (20% d'ici 2010) dans les cantines d'Etat "sont prêts et seront publiés avant Noël", indique-t-il. "Les 34 comités de pilotages opérationnels prévus seront mis en place avant la mi-décembre (date initialement annoncée) pour la simple raison que certains d'entre eux doivent nous présenter des textes législatifs".
Un "premier paquet" de textes déclinant les mesures adoptées lors des tables rondes des 24 et 25 octobre, dont la loi sur les organismes génétiquement modifiés ou les normes dans le bâtiment, sera soumis au Parlement en décembre pour adoption avant le 9 février. Parallèlement les services du Premier ministre ont achevé vendredi la rédaction du texte permettant de déclencher à Bruxelles la "clause de sauvegarde", par laquelle la France suspend la culture et la commercialisation des OGM jusqu'à adoption de la loi.
"Compte tenu des municipales - et de la masse de décisions concernées - on doit découper le texte en deux parties: un Grenelle 1 avant le 9 février et l'autre en avril, après la césure", explique M. Borloo. Dans cette première tranche, "j'espère aussi que passent les bonus-malus sur quelque 20 familles de produits (de consommation courante) pour donner un avantage compétitif aux produits vertueux", poursuit le ministre.
Parmi les produits concernés, la voiture, pour laquelle le ministre veut un système de bonus "plus important que le malus: mais un vrai bonus demande un énorme travail de simulation, j'espère qu'on y arrivera dans le premier paquet". "Le Grenelle se résume à un changement de modèle économique. Je ne m'attends à aucune bataille sur aucun sujet avec les parlementaires. Mais à des difficultés à traduire nos idées en vrais programmes opérationnels: dans le bâtiment, les documents techniques de référence ont 40 ans: il faut que leur mise à jour soit prête avant l'été".
Le mois prochain, Jean-Louis Borloo installera le "comité de suivi et d'évaluation", dont la présidence n'a pas encore été tranchée - le nom de Nicole Notat, ex-patronne de la CFDT a été évoqué - et qui sera constitué de représentants des cinq collèges du Grenelle (Etat, collectivités locales, représentants du patronat et des syndicats et associations écologistes). "80% du Grenelle c'est de la conviction, pour embarquer les acteurs, les branches professionnelles, la Commission européenne, et là, le Grenelle nous a donné une vraie force de négociations" à Bruxelles, jure-t-il en évoquant des combats communs avec les ONG internationales.
La France espère désormais exporter la méthode et le contenu du Grenelle, qui ont déjà été "traduits en trois ou quatre langues". Tout en poursuivant une tournée des capitales européennes dans la perspective de sa présidence de l'UE en 2008 (juillet-décembre), elle s'apprête à présenter son bébé écolo au reste du monde, en marge de la Conférence de l'ONU sur le changement climatique, le mois prochain à Bali.
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