OGM Vif débat à l'Assemblée sur l'amnistie des "faucheurs volontaires"
Le sort des "faucheurs volontaires" a provoqué jeudi un vif débat dans l'hémicycle, se terminant par un refus de l'Assemblée d'accorder une "amnistie" à ces personnes saluées comme des "lanceurs d'alerte" par Noël Mamère (Verts) mais qualifiées de "voyous" par Christian Jacob (UMP). C'est par un amendement PS, défendu par Delphine Batho, qui suscité ce débat lors de l'examen du projet de loi sur les OGM. Les députés PS demandaient que les "faucheurs volontaires" d'OGM soient "amnistiés".
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"Cet amendement vise à dire qu'il y a eu un avant et un après l'adoption de ce projet de loi. Beaucoup de collègues avaient souligné que notre pays a tardé à transposer la directive de 2001 sur les OGM. Dans l'intervalle se sont développés sur notre territoire des actes de fauchage volontaire", a souligné Mme Batho.
Pour la députée PS, "ces actes sont des délits", mais "on ne peut pas nier que ces campagnes de fauchage ont contribué à exercer un droit d'alerte de la société, et attiré l'attention de l'ensemble des pouvoirs publics sur une situation de dissémination OGM". "Il faut éteindre la vingtaine de procédures en cours", a dit Mme Batho, pour qui l'absence de poursuites contre des "saccages" menés par des agriculteurs constitue du "deux poids deux mesures".
Le débat a donné lieu à un échange musclé entre M. Mamère et Bernard Debré (UMP). "Je ne m'expime pas ici en tant que faucheur volontaire mais en tant que représentant du peuple", a déclaré l'élu Verts, comparant les "faucheurs volontaires" à "des +Justes+ du temps moderne", sans qui il n'y "aurait pas eu le Grenelle de l'Environnement". Il a salué "le plus célèbre des faucheurs, José Bové", qui n'avait pas été convoqué par le juge à la veille du Grenelle, sur "injonction" de la secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Plutôt que de les condamner, nous devrions les remercier", a lancé M. Mamère, sous les huées de la droite. "Vous voulez que, dans un grand geste d'apaisement, on fasse votre auto-amnistie!", a ironisé M. Debré. "Vous avez mis une pression telle sur des arguments faux que vous êtes en train de développer dans ce pays une haine contre ceux qui essaient de défendre ce qu'ils croient", a-t-il rétorqué.
Le député UMP a donné lecture de lettres qu'il a reçues, pour avoir "osé s'opposer aux Verts et aux faucheurs volontaires": "+je souhaite que votre cancer aura été provoqué par des OGM et de souffrir longtemps+", ou encore "+je souhaite savoir combien Monsanto vous a payé"". "C'est très violent M. Mamère! Nous sommes sous une pression terrifiante!", s'est indigné M. Debré, alors que des tribunes du public, où sont assis des membres du collectif anti-OGM, quelqu'un lançait: "quel spectacle!". "On ne prend pas la parole dans les tribunes! C'est scandaleux! Un élu du peuple sous la pression du public!", a réagi M. Jacob.
Après des avis "défavorables" du rapporteur Antoine Herth (UMP) et de Jean-Louis Borloo (Ecologie), l'amendement PS a été repoussé.
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