Risque fusariose sur maïs Pas de récolte après le 1er novembre
Si l’effet du climat est déterminant sur la présence des principales mycotoxines, l’application d’un itinéraire technique adapté permet de maîtriser efficacement le risque fusariotoxines sur maïs.
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Fusarium verticillioides, champignon producteur des fumonisines attaque les épis par des grains isolés et peut s’étendre à l’ensemble de l’épi. (© Arvalis Institut du Végétal) |
Fusarium graminearum, responsable des mycotoxines Don et zéaraléone s’attaque aux épis par la pointe. (© Arvalis Institut du Végétal) |
La lutte contre les insectes foreurs du maïs est un élément déterminant dans la maîtrise du risque fusariotoxines sur maïs. Une meilleure connaissance des champignons Fusarium « moniliforme » a révélé des interactions entre les blessures causées par les insectes et la pénétration de ces souches responsables de la production de fumonisines. « Les galeries crées par les insectes foreurs sont autant de portes d’entrée dans l’épi pour le Fusarium », précise Béatrice Orlando, Arvalis Institut du végétal (1). La lutte n’a pas besoin d’être généralisée, elle doit être concentrée sur les semis tardifs ou variétés tardives dans un secteur à risque pyrale élevé. La présence d’insectes foreurs est un des facteurs intégrée à la grille d’évaluation du risque global fusariotoxines sur maïs élaborée par Arvalis selon un niveau de faible (A) à élevé (E).
Broyer les résidus de récolte
Les autres critères retenus sont la date de récolte, la sensibilité variétale et la gestion des résidus. « L’effet de la date de récolte est remarquable quel que soit le type de mycotoxines, le retard s’accompagnant toujours d’une augmentation des mycotoxines », complète Amedeo Reyneri, professeur à l’université de Turin. « La prévention des risques fusariotoxines passe par le choix d’une variété de précocité adaptée à la région associé à un objectif de récolte précoce », présente Béatrice Orlando, précisant qu’aucun maïs ne devrait être récolté après le 1er novembre. La sensibilité variétale à la fusariose de 287 variétés a été caractérisée par Arvalis pour la 2ième année en 2008, des données publiées dans Arvalis Infos région par région. Gérer efficacement les résidus peut avoir un effet très impactant : le broyage des résidus de la récolte précédente permet de réduire jusqu’à 95% des populations d’insectes foreurs. « La gestion des résidus est optimisée par un broyage fin des cannes de maïs immédiatement après la récolte et une incorporation précoce superficielle par déchaumage (mulch). »
Effets des itinéraires techniques sur les teneurs en fumonisines, maïs grain, Italie (© Amadeo Reyneri, université de Turin) |
L’originalité de la grille de risque Arvalis est de prendre en compte de manière globale les mycotoxines Don (déoxynivalénol), zéaraléone produites par F.graminearum et les fumonosines produites par les F.moniliformes. C’est d’autant plus pertinent qu’au vu des expérimentations conduites sur maïs apparaissent des interactions très fortes entre les graminearum et les « moniliformes ». « Il semble que F graminearum aide à la contamination de la plante par les moniliformes, en stressant suffisamment la plante pour leur permettre d’y accéder », présente Daniel Caron, responsable du laboratoire de pathologie Arvalis Institut du végétal. « Le pouvoir pathogène des micro-organismes est amplifié par toutes sortes de facteurs de stress. Bien que le climat reste le moteur principal de la maladie, la lutte doit tenir compte de l’ensemble des deux parasites qui agissent en interaction. » Les chercheurs essaient de comprendre dans quelles conditions ces interactions peuvent s’exprimer.
Les expérimentations conduites en Italie sur maïs grain confirment le rôle de l’itinéraire technique dans la maîtrise du risque fusariotoxines. « Pour la production de maïs grain alimentaire, l’itinéraire technique attentif est obligatoire pour les agriculteurs », présente le professeur Reyneri. Cet itinéraire est défini par un semis en mars à une densité normale, une fertilisation azotée équilibrée et une lutte contre la pyrale. A l’inverse, l’itinéraire le plus risqué s’observe pour des parcelles semées en avril à des densités fortes, haut niveau de fertilisation et absence de lutte contre la pyrale.
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