Commercialisation Retrouvez l’intégralité du 1er tchat des marchés 2008

Thibault Guillet : Y a-t-il une chance de voir un jour un marché à terme des céréales BIO ?

Réponse - 07/05/2008 19:59:57
de "Michel Portier"

Bonsoir à tous

Réponse - 07/05/2008 20:00:09
de "Michel Portier"

Il y a peu de chance de voir un marché à terme bio se développer compte tenu du fait que souvent ces cultures sont contractualisées entre producteurs et acheteurs, cependant rien n'empêche un producteur de culture bio de s'arbitrer sur des contrats standards en prenant en compte la prime bio par rapport au marché de référence. Enfin, pour qu'un marché à terme fonctionne, il faut de très nombreux intervenants, ce qui limite l'opportunité de créer ce genre de marché à terme.

René Paugam : On parle beaucoup du marché à terme du lait. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Réponse - 07/05/2008 20:03:30
de "Michel Portier"

Aujourd'hui le sujet est tout à fait d'actualité, et tant les organisations professionnelles que les autorités de marchés travaillent sur la faisabilité de ce genre de contrat. Du fait de la déréglementation des marchés, notamment à travers la suppression éventuelle des quotas, il y a de bonnes chances de voir ce marché à terme se créer dans les années futures.

Earl de la tuilerie : Je voudrais connaître l'évolution du blé pour la fin de campagne récolte 2007 ?

Réponse - 07/05/2008 20:05:17
de "Michel Portier"

Sauf incident climatique sur la récolte 2008, il y a peu de chance de voir les cours récolte 2007 progresser. En effet, nous affichons en France un certain retard sur nos objectifs exportations pays tiers. En conséquence, nous risquons d'avoir un stock de report à juin 2007 plus important que prévu, ce qui limitera le potentiel de hausse du marché.

Earl de la tuilerie : Evolution à venir pour la récolte 2008 concernant la culture du blé, colza et orge au niveau mondial ?

Réponse - 07/05/2008 20:08:55
de "Michel Portier"

Sauf incident climatique d'ici à la prochaine récolte, la tendance des marchés reste à la baisse notamment sur les céréales. On distinguera cependant la situation du blé qui va se trouver en forte concurrence notamment vis-à-vis des pays de la mer noire, et des estimations de stocks mondiaux en hausse pour la prochaine campagne de l'ordre de 12 millions de tonnes.

Réponse - 07/05/2008 20:08:58
de "Michel Portier"

En maïs, la situation mondiale va être totalement différente du fait notamment de la baisse des emblavements aux Etats-Unis, premier

Réponse - 07/05/2008 20:12:45
de "Michel Portier "

producteur mondial. Ainsi, le stock mondial estimé à juin 2009 sur ce produit pourrait ne pas dépasser les 90 millions de tonnes, contre 102 millions actuellement. Cela risque d'engendrer une poursuite de la hausse des cours de maïs sur la scène internationale. De ce fait, les importations de maïs origine brésilienne au sein de l'Europe seront très limitées contrairement à cette année. Les cours pourraient de ce fait rester soutenus.

Réponse - 07/05/2008 20:13:12
de "Michel Portier"

Effectivement, dans un contexte de flambée des cours des denrées alimentaires de base, le sujet biocarburant devient un petit peu tabou. Néanmoins, il faut relativiser notamment en Europe, l'influence de l'utilisation des matières premières agricoles dans la filière des biocarburants compte tenu de leur poids.

Réponse - 07/05/2008 20:13:40
de "Michel Portier"

A l'inverse, aux Etats-Unis, il est certain que la production d'éthanol à base de maïs est en grande partie responsable de la flambée des cours sur ce produit. Ne faudrait il pas cependant se poser la question sur la spéculation du baril de pétrole à l'origine de tous ces maux ?

Roger Proust : J'ai lu dans la presse des modifications concernant la cotation du marché du CO2. Comment cela fonctionne t-il ? Avons-nous un risque de voir apparaître cette notion du marché du CO2 dans le secteur agricole ?

Réponse - 07/05/2008 20:16:55
de "Michel Portier"

Effectivement, la réglementation et les cotations sur le marché du CO2 sont en train d'évoluer. Il y a fort à parier que les agriculteurs soient dans l'avenir confrontés à ce marché, notamment probablement à partir de 2013, où l'écoconditionnalité des aides prendra toute sa place. Il ne faut pas forcement voir cela comme un risque. Cela peut être également abordé sous la forme d'opportunités.

Réponse - 07/05/2008 20:17:07
de "Michel Portier"

Aujourd'hui la réglementation reste très floue et nous sommes en veille permanente sur ce sujet. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l'évolution du dossier.

Madame Rocher : Bonjour, je souhaiterais savoir s'il y a toujours intérêt à stocker notre marchandise sur l'exploitation pour un producteur ?

Réponse - 07/05/2008 20:29:33
de "Michel Portier"

Le stockage reste toujours une question liée aux problèmes de logistique. En conséquence, la décision de stocker ou non doit faire référence aux problèmes de commercialisation et de transport locaux. Pour ce qui est de la gestion du risque de prix, les marchés à terme sont là pour y répondre.

Gilbert (35) : Je voudrais connaître les niveaux de production (surface) du colza en France, et la part dans la production mondiale. Quelles sont les tendances à venir en terme de prix ?

Réponse - 07/05/2008 20:31:44
de "Michel Portier"

Les surfaces de colza en France récolte 2009 sont estimées en baisse, de l'ordre de 7 % par rapport à l'an passé. D'autre part, nous sommes relativement inquiets sur les rendements estimés au niveau national pour la prochaine récolte. Au niveau européen, les organismes estiment la production autour de 18,5 millions de tonnes.

Réponse - 07/05/2008 20:31:59
de "Michel Portier"

Ce chiffre nous parait un peu optimiste. C'est pourquoi nous restons relativement confiant sur l'évolution des cours sur ce produit tout en se protégeant contre une baisse toujours possible à travers l'achat d'options de vente (put) pour sécuriser sa marge.

Riou Y : Bonjour, je suis agriculteur dans le Morbihan, élevage de 400 truies. J'ai une FAF avec 25% d'autoproduction. Je voulais savoir si le marché à terme s'ouvre à ma structure d'exploitation pour acheter ma matière première ?

Réponse - 07/05/2008 20:34:20
de "Michel Portier"

Il semble opportun d'utiliser les marchés à terme même pour un FAFeur. En effet, il existe un risque de prix à la hausse pour un éleveur notamment lorsque sa production propre est insuffisante pour subvenir aux besoins de son élevage. Il faut s'assurer contre une hausse des prix de la matière première. Cependant, compte tenu du contexte de marché actuel, il ne semble pas y avoir urgence car le marché des céréales reste inscrit à court terme à la baisse.

Callac Philippe : Aujourd'hui, pour un agriculteur est-il plus intéressant de produire des céréales pour faire de l'élevage ou produire des céréales pour les commercialiser directement ?

Réponse - 07/05/2008 20:37:33
de "Michel Portier"

Compte tenu de la crise actuelle de l'élevage, il peut sembler plus intéressant au premier abord de produire des céréales pour la vente directe que de les utiliser pour son élevage. Cependant, cette décision doit s'inscrire dans une stratégie non pas court terme mais long terme, voire au minimum moyen terme.

Réponse - 07/05/2008 20:37:46
de "Michel Portier"

En conséquence, il ne faut surtout pas se hâter à prendre des décisions sur des modifications structurelles de production, alors que les marchés sont eux-mêmes capables d'inverser les tendances de manière très rapide.

Réponse - 07/05/2008 20:39:56
de "Michel Portier"

Les marchés ne sont plus seulement nationaux, mais complètement connectés au commerce international. En conséquence, à ce jour il est impossible d'estimer la sole mondiale pour la récolte 2009. Il est donc bien trop tôt pour prendre des décisions sur cette future campagne.

Je suis producteur de blé dur et j'ai misé sur cette production pour la récolte 2008. Les acheteurs se sont retirés sur les achats physiques depuis un mois, comment voyez vous le marché pour cette denrée ?

Réponse - 07/05/2008 20:42:06
de "Michel Portier"

Le marché du blé dur est effectivement un marché très étroit, en conséquence il faut savoir profiter des opportunités de vente lorsqu'elles se présentent. L'évolution des cours est toujours très liée à la production canadienne, qui ne sera connue qu'en septembre prochain. Cependant, compte tenu des niveaux de prix actuels, il semble prudent de fixer une partie de ses ventes.

Pour la récolte 2008, le marché européen du blé sera-t-il toujours en lien avec celui américain ?

Réponse - 07/05/2008 20:53:38
de "Michel Portier"

C'est une très bonne question, la situation européenne sera probablement très différente de la situation américaine. En effet, les Etats-Unis démarreront la prochaine campagne avec des stocks réduits à leur strict minimum. Il n'en sera probablement pas de même au niveau européen. En conséquence, on pourrait assister à une certaine déconnection entre marchés européens et cours mondiaux. Le potentiel de hausse des cours sur nos marchés étant probablement plus limité.

Comment voyez-vous le marché de l'orge brassicole, y aura-t-il une place chez les brasseurs pour l'orge brassicole d'hiver de type Cervoise ?

Réponse - 07/05/2008 20:54:15
de "Michel Portier"

Ce marché est extrêmement lié à la concurrence des origines ukrainiennes. A ce jour, les conditions climatiques dans ce pays demeurent favorables et nous risquons d'avoir plus de concurrence sur la prochaine campagne. Il y a toujours une place pour des variétés spécifiques notamment cervoise, dans la mesure où les OS et les brasseurs contractualisent souvent avant les semis.

René Paugam : Dans le cadre de la valorisation des produits, la difficulté se situe au niveau des centrales d'achat. Le marché à terme peut-il apporter une solution pour faire face à cette pression ou faut-il s'orienter vers des filières de vente plus importantes (style coopérative) ??

Réponse - 07/05/2008 20:54:41
de "Michel Portier"

Le marché à terme ne répond pas aux problèmes de valorisation des matières premières agricoles entre l'aval et la distribution. Ce sont des outils de gestion de risque de prix entre producteurs, organismes stockeurs et industriels de première transformation. Ils n'ont que très peu d'efficacité dès lors qu'il s'agit de négociations au niveau du distributeur.

Comment pensez-vous que les évènements mondiaux vont influer sur le cours des céréales (maïs et blé). Les états peuvent-ils contrer les fonds financiers si ceux-ci venaient de nouveau à faire grimper les cours ?

Réponse - 07/05/2008 20:55:30
de "Michel Portier"

Les états semblent perdre de plus en plus le contrôle des prix, que ce soit sur les matières premières ou sur la dérive de crédits (crise des subprimes). De là à faire porter la crise alimentaire actuelle sur les fonds il n'y a qu'un pas.

Réponse - 07/05/2008 20:55:46
de "Michel Portier"

Cependant, cette explication nous semble trop simpliste et le monde est peut-être en train de prendre conscience qu'il sera de plus en plus difficile de nourrir une population mondiale qui croît de 3 unités à la seconde, alors que nous perdons un hectare de terre agricole toute les 7 secondes.

Quel est le potentiel de baisse du blé sur Euronext d'ici nov 2008 ?

Réponse - 07/05/2008 20:56:39
de "Michel Portier"

A ce jour, nous estimons que le potentiel de baisse sur l'échéance novembre 2008, se situe entre 170 et 175€ la tonne.

Faut-il anticiper l'achat d'azote ?

Réponse - 07/05/2008 20:57:34
de "Michel Portier"

Il est très difficile de répondre à cette question. Cependant, par sécurité, il semble relativement prudent de procéder à quelques achats de précaution.

Réponse - 07/05/2008 20:59:15
de "Terre-net Média"

Merci à tous pour votre participation ! Nous vous donnons rendez-vous le 21 Mai pour le prochain JT des marchés !

Réponse - 07/05/2008 21:10:19
de "Terre-net Média"

Découvrez en avant première le nouvel observatoire des marchés :

Réponse - 07/05/2008 21:10:25
de "Terre-net Média"

https://www.terre-net.fr/cours_marches_agricoles/