Crise alimentaire et prix agricoles Un différend franco-britannique sur l'agriculture
La France et la Grande-Bretagne ont affiché mardi soir leurs divergences sur les leçons à tirer pour la politique agricole commune (Pac) de l'Union européenne de la crise alimentaire et de l'inflation des prix agricoles.
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La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a critiqué des propositions faites par son collègue britannique Alistair Darling appelant l'UE à renoncer dans le contexte actuel à toutes les subventions agricoles contribuant selon lui à maintenir les prix des denrées à des niveaux trop élevés. "Il a ce talent formidable à publier des lettres la nuit précédent" une réunion importante, a ironisé Mme Lagarde, en référence à une lettre en ce sens adressée lundi par le ministre britannique à ses collègues européens, à la veille d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. "Mais je ne suis pas sûre que vouloir tout supprimer soit la bonne approche en terme de politique agricole", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse après la réunion.
Droits de douane en Europe sur la plupart des céréales
Dans sa lettre, le chancelier britannique de l'Echiquier plaide aussi en faveur d'une prolongation et d'une extension de la suspension des droits de douane en Europe sur la plupart des céréales décidée l'an dernier par l'UE, pour répondre à l'augmentation de la demande mondiale et des prix.
La Commission européenne doit en principe proposer une telle prolongation, mais limitée à un an, la semaine prochaine. M. Darling souhaiterait que cette suspension s'applique aussi à d'autres matières premières agricoles. Mme Lagarde a souligné que la France suggérait une approche totalement différente concernant la Politique agricole commune (Pac), face à la crise alimentaire, soulignant "tout ce qu'elle avait apporté à l'UE et comment nous avons réussi à garantir un approvisionnement alimentaire sûr" grâce à elle. Son collègue ministre de l'Agriculture Michel Barnier, soutenu par l'Allemagne, estime en effet que l'Europe doit faire en sorte de maintenir une Pac forte face aux défis alimentaires mondiaux, et ce en encourageant la production pour répondre aux besoins.
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