Côte d'Ivoire On peut être 1er producteur mondial de cacao et "mourir de faim" (Laurent Gbagbo)
La Côte d'Ivoire va se lancer dans la production "à grande échelle" de cultures vivrières parce qu'on peut, comme ce pays, être 1er producteur mondial de cacao et "mourir de faim", a déclaré son président Laurent Gbagbo en évoquant la crise alimentaire.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
"Nous sommes premier producteur de cacao, et tu peux avoir l'argent du cacao et mourir de faim", a dit M. Gbagbo dans un entretien à la chaîne de télévision internationale France 24 devant être diffusé vendredi. "Mieux vaut même être 4ème ou 5ème producteur de cacao et être 1er ou 2ème producteur de riz", a-t-il ajouté.
Début avril, le gouvernement ivoirien avait pris une série de mesures contre la hausse du coût de la vie après des manifestations à Abidjan ayant fait deux morts. Face à la crise alimentaire, "il faut une réponse mondiale. Quelle est-elle ? J'attends toujours", explique M. Gbagbo. "Sur ce que nous pouvons faire, nous allons commencer à lancer très rapidement la production de cultures vivrières à grande échelle", a-t-il dit. Des responsables ivoiriens avaient annoncé il y a quelques jours un programme de relance de la production de riz pour atteindre l'autosuffisance en 2011.
Le pays produit 700.000 tonnes de riz et doit importer annuellement plus de 900.000 tonnes, selon les chiffres officiels. Aliment de base en Côte d'Ivoire, le prix du riz a augmenté de plus de 50% ces derniers mois.
La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 40% des parts de marché. Le cacao et le café représentent 40% des recettes d'exportations et environ 20% du PIB. "Le péché de notre économie est originel", a expliqué M. Gbagbo. "Quant à la fin du 19e siècle, on nous dit que le salut, c'est dans le café, puis le cacao, le mal commençait déjà parce que les terres les plus riches, les meilleures, étaient utilisées pour ça, et on a continué".
Devant le sommet de la FAO à Rome, le premier ministre ivoirien Guillaume Soro a averti que le "manque de nourriture et de ressources financières" en alimentant les tensions sociales pouvaient compromettre le retour à la stabilité de la Côte d'Ivoire, ex-colonie française, après des années de crise politico-militaire.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :