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Blé bio Cultures intermédiaires, des alliées de choix !

Est-il possible d'améliorer le rendement et la teneur en protéines du blé cultivé en AB au moyen de cultures intermédiaires ? Eléments de réponses apportés au cours du colloque DinABio.

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Les difficultés de commercialisation du blé (blé tendre panifiable ou blé dur) issu de l'agriculture biologique nécessitent une production de graine présentant au minimum une teneur en protéines de bon niveau. Or, le TP est tributaire de la pression adventice, mais aussi de l’azote, qui peut dans certains cas être le facteur limitant essentiel. Un travail a donc été mené par l’Inra de Castanet-Tolosan, le Creab Midi-Pyrénées, le Legta d’Auch-Beaulieu et l’Enfa de Castanet-Tolosan. Objectif : évaluer différentes solutions agronomiques en vue d’améliorer la valorisation des ressources naturelles en azote (minéralisation en N du sol et fixation symbiotique).

« Hormis le choix du précédent légumineuse, un point important, et la pratique de la fertilisation organique, deux types de solutions ont été évalués, précise Eric Juste de l’Inra de Toulouse. D’une part, l’utilisation de repousses de féverole ou l’implantation de culture intermédiaire piège à nitrate (moutarde ou vesce/avoine) ; d’autre part, la culture du blé en mélange avec une légumineuse à graine (culture associée). » (lire aussi l'article Blé bio - Cultures associées, des alliées de choix ! )


 Des cultures intermédiaires semées
après un précédent légumineuses (© Terre-net)
Les cultures intermédiaires ont montré une forte capacité d'absorption d'azote durant l'automne (> 100 kg N/ha en 2006) en seulement 2 à 3 mois de croissance. « Cela suggère qu'en hiver pluvieux, il est possible de perdre des quantités d'azote nitrique par lixiviation et ceci même en AB. » Dans ce cas, la culture intermédiaire joue un rôle de piège à nitrate efficace et son effet sera d'autant plus marqué que l'hiver sera pluvieux. Leur effet sera toutefois neutre en cas d'hiver peu pluvieux.

Seconde information, la décomposition des résidus de cultures intermédiaires est rapide après leur incorporation ; rapidement libéré, l'azote est alors disponible pour le blé suivant (effet engrais vert). « Ainsi, le rendement et de la teneur en protéines ont été significativement augmentés. Dans nos conditions, l'engrais organique a une faible efficacité (CAU < 35%) et permet surtout d'améliorer la teneur en protéines », conclut Eric Juste.

Le point sur… Les cultures intermédiaires

Les cultures intermédiaires correspondent à des cultures semées après la culture principale de vente qui sont incorporées avant la culture suivante. Leur objectif est double : réduire les pertes de nitrate par lixiviation (effet piège à nitrate) et restituer de l'azote à la culture suivante (effet engrais vert). Depuis trois années, des cultures intermédiaires (moutarde ou vesce/avoine) ont été semées fin août après un précédent légumineuse ; elles ont ensuite été incorporées en novembre juste avant le semis du blé tendre à la ferme de la Hourre en AB (Auch, 32). Le blé suivant est conduit avec ou sans fertilisation organique de printemps.

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