Facilitation céréale-légumineuse dans une culture associée Mise à disposition

Les scientifiques ont ainsi observé un gain de biomasse sur le blé. Diverses explications à cela. Tout d’abord, le sol était pauvre en phosphore au niveau de la rhizosphère mais les deux cultures prélevaient des formes différentes de phosphore du sol : le haricot utilise préférentiellement le phosphore inorganique, probablement parce que ses racines peuvent acidifier la rhizosphère grâce à la fixation symbiotique de l'azote. À l’inverse, le blé lui utilise le phosphore organique. Selon les scientifiques, « cette complémentarité sur les ressources exploitées en phosphore par ces deux espèces a résulté en une moindre compétition entre plantes dans le cas de la culture associée, susceptible d'expliquer la performance accrue du blé en culture associée ».

Ensuite, il est possible que la facilitation ait également concerné l’azote fourni par la fixation symbiotique chez la légumineuse. La libéralisation de composés azotés par les racines des légumineuses à graine peut en effet représenter entre 24 et 68% de l'azote total contenu dans la plante comme l’indique la bibliographie scientifique. Dans cette expérience, rappelons-le menée en pot, l'azote minéral a été apporté sous la forme de nitrate. En conséquence, il est fort probable que le blé dur n’était pas en situation de carence vue la disponibilité de l'azote. En revanche, celle-ci a pu réprimer la fixation symbiotique de l'azote, plus encore dans le cas où la légumineuse n'était pas associée avec la céréale. En d’autres termes, la forte aptitude de la céréale à appauvrir la rhizosphère en nitrate a pu favoriser l'efficacité des nodosités fixatrices d'azote de la légumineuse cultivée en association. Ceci explique alors la plus forte acidification observée chez le haricot cultivé en association.