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Economie Moins de tensions sur certains stocks céréaliers

Après une envolée des cours spectaculaire l’an passé, 2008 se caractérise par une tendance inversement proportionnelle. Autant dire que, comme sur les places boursières mondiales, la volatilité des cours des céréales est de mise.

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« En ce moment le maïs chute plus vite que le blé tendre qui affiche une baisse sensible mais qui ne revient pas toutefois aux niveaux très bas que nous avons connu les années précédentes », rappelait Stéphane Jezequel (ingénieur de la région Provence) en novembre dernier. Mais la photographie mondiale a changé : en effet, la récolte 2008 est historique : +10% en blé par rapport à la moyenne 2004-07 (676 millions de tonnes), +6% en maïs (771 Mt), +4% pour le riz (433 Mt), +7% pour le soja (239 Mt) et +14% pour les oléo-protéagineux (86 Mt). Première conséquence : la reconstitution des stocks mondiaux.

Maïs et les oléo-protéagineux toujours problématiques

« La récolte 2008 est la seconde récolte de tous les temps. Elle va ainsi permettre d’une part de reconstituer une partie des stocks, d’autre part, de répondre à la consommation en forte hausse, l’industrie représentant désormais un quart de cette consommation mondiale », relevait Philippe Braun, d’Arvalis. Ainsi, les signaux repassent au vert au niveau des stocks pour le blé (85 jours de stocks) et le soja (86 j), s’améliorent mais restent tendus pour le riz (69 j). Pour le maïs et les oléo-protéagineux, la situation reste problématique avec respectivement 50 j et 33 j seulement de stocks, et ce malgré une forte hausse de la production.
« La situation est certes moins tendue mais la consommation est également en forte hausse, ce qui fait que le tout reste fragile. Par ailleurs, la crise financière entraîne une diminution de l’activité et le prix du transport diminue. »

L’augmentation des engrais impacte les emblavements

En 2009, la baisse des prix devrait donc se poursuivre « ce qui pourrait entraîner un recul des surfaces en blé de l’ordre de 3 millions d’hectares », poursuivait Stéphane Jezequel. En outre, l’augmentation du prix des engrais pourrait durablement modifier les systèmes agraires : certaines cultures non rentables pourraient être arrêtés (en particulier sous climats secs), tandis que d’autres seraient favorisées (maïs, soja, tournesol…).
En blé dur, la production continue de tendre vers un déficit de 2 Mt, accentué par la baisse des prix qui pourraient entraîner une baisse des surfaces en Italie notamment. En 2008, la production française a atteint 2,1 Mt (lire ici). « Ce déficit devrait contribuer à maintenir un écart de prix élevé avec le blé tendre, favorable aux producteurs de blé dur, d’autant plus que les marchés de proximité, comme le Maghreb, l’Italie et l’Europe du nord) sont toujours demandeurs », poursuivait le spécialiste. Depuis 2007, l’écart de prix fait le yoyo, mais reste encore en faveur du blé dur (+80 €/t).
Reste que le coût de production du blé dur n’a cessé d’augmenter compte tenu de sa sensibilité aux prix de l’azote (+100 €/ha, soit +20 €/t) sur les deux dernières années. « La régularité de la qualité est donc la clé du débouché, car la France est surtout exportatrice de blé dur ! »

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