Rencontre technique régionale Sud-Est du Cetiom Mieux pour le tournesol que le colza

Dans le Sud-Est, l’année 2007/2008 n’aura pas eu le même visage selon que l’on soit producteur de colza d’hiver ou de tournesol. Pour le premier, après deux années de fortes croissances des surfaces, la sole de colza dans le Sud-Est 2007/08 se tasse avec une baisse notable de 34% sur la grande région Paca/Languedoc-Roussillon/Rhône-Alpes (voir graphe ci-dessous).

 Le marché et les conditions climatiques

« Deux raisons expliquent ce tassement important » explique Didier Cholet (Cetiom). La première vient du marché lui-même : en effet, dès l’été 2007, l’annonce de cours élevés en blé a pénalisé les emblavements de colza. La seconde est davantage liée aux conditions climatiques d’automne 2007, qui ont rendu parfois impossible l’entrée dans les parcelles (lire ici). Hormis les semis précoces, les rendements ont été décevants, en particulier dans le Vaucluse (21q/ha en moyenne), mais en moyenne supérieurs à 2007 (+1 q/ha). Globalement, le déficit apparaît aux limites sud de la Drôme. Au nord de cette frontière, les rendements sont plutôt bons (32 q/ha) mais décrochent en dessous. « Le déficit pluviométrique important durant la phase sensible du colza (E à G4 + 10 j) a en effet freiné le développement du colza et entraîné une mauvaise alimentation des siliques et des graines », reprenait Gilles Beugniet (Cetiom).

Heureusement, la faible pression ravageur et l’apparition tardive et de faible presse de l’oïdium ont permis de ne pas pénaliser outre mesure le potentiel de l’année. Gilles Beugniet (Cetiom) a présenté les résultats des essais ‘fongicide’ menés en 2008 (lire ici) avant de revenir sur les essais ‘écartements larges’ menés depuis deux ans (lire ici).

Développer le maillage d’observation

En colza, l’information de l’année 2009 est la proposition faite par le Cetiom de « mutualiser les observations pour mieux conseiller sur le terrain ». Objectif : renforcer le développement de la culture après l’opération Colza sud mené ces deux dernières années (lire ici). Didier Cholet a présenté le réseau d’observation mis en place dans la Drôme. Concrètement, le Cetiom propose un kit de l’observateur comprenant un protocole, des modes d’emploi terrain pour la notation des stades, une check-list à utiliser en parcelle, un portail de saisie en ligne et un appui méthodologique. « L’idée est de mutualiser les observations et de donner aux participants un code d’accès leur permettant d’avoir en direct les informations. »

Une année à tournesol

À l’inverse, l’année a été bonne pour le tournesol, tant en rendement qu’en qualité. Par ailleurs, les surfaces font un bond en avant (+34% en Paca), une hausse qui s’explique par la baisse des surfaces en colza et le prix en forte hausse des graines de tournesol sur le marché (lire ici). « Ceci s’explique par un bon bilan hydrique au moment des phases de floraison et de grossissement. » À noter que 2008 a été une année typique et idéale pour mettre par ailleurs en place du tournesol en dérobé. Le Cetiom a d’ailleurs suivi un réseau de parcelles en partenariat avec la coopérative de Bollène-Barjac (lire ici).

Enfin, pour clôturer les travaux, Grégoire Dublineau (directeur de la Fop) est venu présenter les défis annoncés de la filière oléagineux.