Filière oléoprotéagineux Les défis de la filière
Lors d'une rencontre technique régionale pour le Sud-Est à Avignon, Grégoire Dublineau, directeur de la Fop, a présenté les propositions faites par la filière avant le prochain bilan de santé de la Pac. Synthèse.
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La production d’oléagineux doit, aujourd’hui encore plus qu’hier, faire face aux exigences économiques et environnementales dictées par le marché et les acteurs mondiaux. Pour le directeur de la Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (Fop), « la première mission de l’agriculture reste bien celle de nourrir les Hommes. Mais d’autres demandes émergent, demandes accélérées par le fait que la civilisation du tout pétrole traverse une crise grave ».
En face, les politiques publiques « affichent une volonté forte de libéraliser à tout prix ce secteur, remettant l’ensemble des mécanismes de gestion et de régulation des marchés en cause ». Conséquence première, la volatilité des cours ces derniers mois qui n’est plus à expliquer. En outre, les signes de ces dernières semaines montrent que les négociations Omc pourraient repartir, concernant ainsi directement la filière des oléoprotéagineux.
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Quatre principes européens
Par ailleurs, l’adoption le 20 novembre dernier du bilan de santé de la Pac a clairement acté quatre changements :
• Le découplage total des soutiens avec des échéances désormais fixées (lire ici)
• Une évolution des niveaux d’aides a commencé par la suppression de l’Aide aux cultures énergétiques (Ace) à partir de la récolte 2010 (lire ici)
• Une (r)évolution des modalités de gestion des marchés avec des Pouvoirs publics qui se désengagent, « laissant ainsi la porte ouverte à une libéralisation des marchés qui va à l’inverse des autres plans de soutiens, banquiers notamment, comme nous avons pu le voir avec la crise financière de ces derniers mois ».
Dans les faits, la jachère a disparu depuis le 1er janvier 2009. En outre, une intervention est mise en place pour le blé panifiable, du 1er novembre au 31 mai avec un plafond de 3 millions de tonnes à 101,31 €/t (au-delà, adjudication à discrétion de la Commission). « Par contre, l’intervention continue pour le blé dur, le sorgho, le maïs et le riz avec un volume ramené à 0. » Enfin, les quotas laitiers vont progressivement augmenter, tandis qu’il y aura une adaptation de l’intervention pour le beurre et la poudre de lait
• Sans oublier bien entendu la redistribution des soutiens avec « une modulation qui passe de 5 à 10% » (lire ici).
Renationalisation de la Pac
Au-delà de ces 4 grands principes européens, il y a toujours bien entendu, les débats nationaux (subsidiarité). D’après Grégoire Dublineau, ces débats « entraînent une renationalisation progressive de la Pac avec 1/ un découplage total, 2/ une redistribution (article 64), voire une mise en opposition des secteurs les uns aux autres, 3/ une harmonisation régionale (article 46) et 4/, un écrêtement des soutiens (article 47) ».
C’est pourquoi l’organisation économique qu’il représente a mené une réflexion « prospective sur ce que pourrait être l’agriculture des prochaines années », en particulier pour continuer à avancer alors que 2009 va être une année ‘morte’ au niveau européen, compte tenu des élections européennes (4-7 juin 2009).
Concrètement, elle propose un schéma d’organisation à trois têtes qui s’appuie d’une part sur l’Unip et l’Onidol côté interprofession ; d’autre part sur le Cetiom pour les aspects de développement techniques ; et enfin, sur l’établissement financier Sofiprotéol, qui a su « créer un pôle industriel de tout premier plan, permettant non seulement de valoriser au mieux les productions, mais en développant par ailleurs de nouveaux marchés, le tout dans une logique de développement durable ». Cette organisation doit permettre, pour le directeur de la Fop, de continuer à créer de la valeur ajoutée, de la conserver et de la répartir entre l’ensemble des acteurs de la filière.
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