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Industrie/Distribution Face à la concurrence, les coopératives agricoles doivent s'allier

Les quelque 3.000 coopératives agricoles françaises doivent se regrouper pour pouvoir négocier avec la grande distribution et rivaliser avec les grands groupes privés, selon une étude du cabinet Xerfi.

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Avec plus de 80 milliards d'euros de chiffre d'affaires (2008), ces coopératives représentant environ 40% de l'agroalimentaire français et sont donc potentiellement en mesure de se défendre. «Cela bouge déjà beaucoup», relève Philippe Mangin, président de Coop de France, organisme qui rassemble toutes les coopératives.

Depuis une dizaine d'années, les regroupements se sont multipliés. Le dernier en date est celui de Coopagri Bretagne, Terrena et Even (Paysan Breton, Régilait, Mamie Nova, etc.) qui ont fusionné en janvier leurs activités laitières. Auparavant, Coopagri avait annonçé la création d'une société commune avec Bonduelle pour attaquer le marché européen des surgelés.

Dans la filière porc, Cooperl et Arca se sont aussi rapprochés

Dans la filière porc, Cooperl et Arca se sont aussi rapprochées. Selon l'étude de Xerfi, qui n'a pas été commandée par les coopératives, ces dernières doivent répondre à plusieurs défis. A l'international, elles font face à des poids lourds, en particulier dans la viande et le lait. En France, elles doivent affronter une grande distribution, fortement concentrée. Même si le mouvement de concentration est amorcé, la plus grosse coopérative du secteur laitier, Sodiaal (Candia, Yoplait, etc.), avec 2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires (2007) figure loin derrière le groupe Danone (15,2 milliards en 2008).

Dans la viande, au niveau européen, la première coopérative française, Socopa, n'arrive qu'en 7e position. Avec un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros (2007), elle ne fait pas le poids face aux premiers du secteur qui sont deux coopératives, la Néerlandaise, Vion Food (7,1 milliards d'euros) et la Danoise Danish Crown (6 milliards). Face à la distribution, «il faut être musclé sinon nous devenons un peu des sous-traitants des grands distributeurs» en fabriquant pour eux les produits premiers prix ou les marques de distributeurs (MDD), ajoute M. Mangin.


Viande : la première coopérative française, Socopa,
arrive en 7e position européénne
avec un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros (2007).
(© Terre-net Média)

En fait c'est déjà le cas, selon l'étude qui recommande aux coopératives de viser directement le consommateur final avec des marques fortes. Pour M. Mangin, le marketing investit de plus en plus le secteur: avec l'effritement de la politique agricole commune (Pac) qui permettait  «d'évoluer dans un contexte assez protégé», c'est désormais «le marché qui commande les débouchés».

Pour certaines coopératives, comme Euralis, présente sur le foie gras avec les marques Rougié et Montfort, cette politique est déjà une «évidence»Si l'on s'en tient au rôle d'amont (dans la filière, donc du producteur, ndlr) cela représente à peu près 10% de la valeur finale», explique Christian Pees, Pdg d'Euralis.

Les légumes d'Aucy ont franchi une étape supplémentaire en communiquant sur leur coopérative (Cecab). «Beaucoup de nos consommateurs ne savent pas que nous sommes une coopérative», affirme Audrey Bouvet, directrice des marques France et international d'Aucy. «Il nous a semblé important de leur faire comprendre que derrière chaque botte de légumes il y a un producteur qui apporte son savoir-faire».

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