Congrès national des entrepreneurs des territoires « Nous devons être à la pointe »

Gérard Napias préside la fédération nationale depuis cinq ans. (© Terre-net Média)

Terre-net Média (TNM) : Quel est l’objectif de ce congrès ?
Gérard Napias (GN) : De se retrouver dans une ambiance conviviale et de se poser les bonnes questions. Nous devons réfléchir afin de nous adapter aux évolutions et de proposer les meilleures prestations possibles. Nous devons être une force de proposition. Nous devons notamment nous adapter au Grenelle et aux évolutions de la Pac.

TNM : Lequel des trois secteurs Edt souffre le plus de la crise ?
GN : Les travaux forestiers, dont l’économie est actuellement désastreuse. La crise touche en effet l’immobilier donc il y a moins de constructions et donc moins de besoins de bois pour la charpente, la menuiserie… Les entreprises accusent par conséquent une forte baisse d’activité, malheureusement en plus aggravée par la tempête en Aquitaine. Ces millions de mètres cubes de bois à terre sont à traiter au plus vite donc ils vont noyer un marché déjà très affaibli…

TNM : Et comment se portent les travaux ruraux et agricoles ?
GN : Il y a également eu un tassement, car les collectivités ont par exemple aussi levé le pied sur les travaux d’embellissement ou d’aménagement, mais il est moins important et il y a des perspectives. Les agriculteurs sont notamment demandeurs de partenariats. Près de 2 milliards d’euros de travaux sont déjà réalisés en prestation de service par les Cuma (20 à 25 %) et nous (75 à 80 %). C’est logique. A quoi ça sert d’investir dans du matériel qui reste la majeure partie du temps sous le hangar ? Quand le travail est bien fait, sous-traiter, certains travaux apporte une tranquillité d’esprit et un gain de temps : de plus en plus d’éleveurs nous confient par exemple la récolte et le travail végétal pour davantage se consacrer à leurs animaux. Les agriculteurs sont soumis à des réglementations de plus en plus draconiennes. C’est à nous de les soulager de ces contraintes. C’est pourquoi nous devons toujours être à la pointe.

Tous les entrepreneurs ont pris la pose pour la photo souvenir... (© Terre-net Média)

TNM : L’augmentation des ventes de machines agricoles en 2008 a-t-elle eu des conséquences sur l’activité des Etd ?
GN : Oui, il y a eu une baisse d’activité. Les constructeurs ont surtout vendu beaucoup de défiscalisation. Les agriculteurs se sont engouffrés dans des investissements considérables après leur bonne année 2007. Mais l’an passé a été déficitaire, notamment pour les céréaliers, et ils doivent faire face à des problèmes de trésorerie donc certains sont prêts à vendre leurs machines ou à reconsidérer leur stratégie. A nous de faire des propositions pertinentes. Par exemple avec des solutions clés en main pour l’application des produits phytosanitaires que beaucoup d’agriculteurs regardent avec méfiance.

TNM : Quels sont les enjeux pour les entrepreneurs ?
GN : Quand on descend un peu, on ne peut que remonter ! Il y a un marché. On doit toujours aller vers plus de compétences et de performances grâce à des collaborateurs bien formés et soucieux de promouvoir aussi leur savoir-faire. En tant qu’élément indispensable de l’aménagement du territoire, nous devons être force de proposition et force d’action.

TNM : Les problématiques environnementales ouvrent aussi de nouvelles perspectives car l’agriculture doit produire plus et mieux…
GN : Evidemment ! Si nous avons organisé une table ronde sur les biomasses par exemple, ce n’est pas parce que c’est à la mode mais bien parce que c’est une réalité. On doit utiliser davantage les biomasses forestières et végétales. Ce sont de nouveaux marchés à structurer et à développer. Il y a beaucoup à faire.

Repères   22.538* entreprises dont 13.949 de travaux agricoles, 7.558 de travaux forestiers et 1.031 de travaux sylvicoles. 73 700 salariés. 17.052 équivalents temps plein. 58 millions d’heures de travail. 620 millions d’euros de masse salariale. *chiffres 2007