Aides Pac Un plan d'accompagnement de 170 millions d'euros pour les céréaliers
Le gouvernement a annoncé lundi une enveloppe de 170 millions d'euros pour venir en aide aux céréaliers concernés par le plan de redistribution des aides de la Politique agricole commune (Pac).
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Les actions des céréaliers ont porté leurs fruits. Ici la manifestation des céréaliers le 25 mars dernier à Paris. (© Terre-net Média) |
Une partie sera prise sur le budget européen
Sur les 170 millions, 90 sont déjà inscrits dans le budget européen et seront redéployés en faveur des céréaliers. Une enveloppe de 60 millions supplémentaires va être débloquée, dont une partie sera prise sur le budget européen et le reste cofinancé par l'Europe, selon le ministère. S'y ajouteront enfin 20 millions d'aides européennes non encore utilisées. Les 60 millions ne seront attribués que si les agriculteurs s'engagent à des rotations de cultures, a-t-on précisé au ministère de l'Agriculture.
Michel Barnier avait annoncé en février un rééquilibrage des aides versées par Bruxelles à partir de 2010. Près d'1,4 milliard d'euros seront ainsi redistribués en faveur de filières en difficultés comme l'élevage, au détriment des céréaliers. Ce plan a suscité un fort mécontentement de ces derniers, jusque-là principaux bénéficiaires de la Pac. Les céréaliers, dont plusieurs milliers ont manifesté la semaine dernière à Paris, ont notamment dénoncé la "brutalité" de ce plan et demandé sa mise en place progressive, ce qu'ont refusé les éleveurs faisant valoir l'urgence de leur situation.
Les céréaliers n'ont pas souhaité réagir
Les représentants des producteurs du grand Bassin parisien, céréaliers pour la plupart, qui ont été reçus par le président Sarkozy, n'ont pas souhaité réagir lundi soir. "Nous sommes en grande partie entendus", s'est pour sa part réjoui le président de la Fnsea, Jean-Michel Lemétayer, à l'issue de la réunion, même "si les céréaliers devraient regretter de ne pas avoir été suivis sur la progressivité".
Les dissensions entre céréaliers et éleveurs avaient suscité ces dernières semaines une forte tension au sein du syndicat agricole, qui se réunit à partir de mardi à Poitiers pour son congrès annuel. A la veille de ce 63e congrès, M. Lemétayer avait d'ailleurs demandé vendredi des mesures d'accompagnement au gouvernement à hauteur de 60 millions d'euros pour venir en aide aux régions les plus fragiles. Celles-ci, dites "zones intermédiaires", sont doublement pénalisées par la redistribution des aides. Elles voient en effet leurs aides réduites en tant que régions de productions de céréales, mais sont handicapées par un rendement limité en raison de terres peu productives.
M. Barnier a par ailleurs annoncé lundi l'inscription dans la prochaine loi de modernisation de l'agriculture, attendue pour la fin de l'année, des "mesures, notamment fiscales, pour favoriser de nouvelles normes d'épargne et de prévention sur les aléas économiques". Il a enfin décidé de créer un comité de suivi sur l'état du marché des matières premières agricoles. La très forte volatilité du marché avait aussi contribué à l'inquiétude des céréaliers.
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