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Fongicides blé Traitement imminent !

Suite aux pluies de ces derniers jours, il est conseillé, à ceux qui ne l'ont pas déjà fait, d'appliquer un traitement fongique dès la fin de semaine ou en début de semaine prochaine. L’occasion de faire le point sur les pressions maladies qui sont, pour l’instant, plutôt tardives et faibles. Mais prudence : tout dépendra des conditions météorologiques du mois de mai.

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La septoriose reste la maladie n°1
du blé. (© Terre-net Média.)
L’hiver plutôt froid et sec, avec même des déficits hydriques dans certaines régions, a entraîné une faible pression de piétin verse. « Sauf dans le Sud-Ouest où on en trouve dans des parcelles à risques, tempère Gilles Couleaud, responsable des maladies et méthodes de lutte chez Arvalis-Institut du végétal. On observe en revanche plus d’oïdium que les autres années sur les variétés les plus sensibles, mais cela ne nécessite pas toujours d’intervention. »

Attention aux rouilles et à la septoriose

Les maladies les plus à surveiller sont les rouilles, jaune et brune, ainsi que la septoriose. « Il y a des foyers de rouille jaune en Bretagne, Mayenne et Ile-de-France, illustre Gilles Couleaud. Certaines variétés résistantes à la septoriose y sont très sensibles donc il y a des traitements à déclencher. Quant à la rouille brune, de toutes premières pustules sont apparues dans le Sud-Ouest car les dix derniers jours ont été favorables à son développement avec des nuits dégagées et de la rosée le matin. Mais ce sera aussi une rouille brune tardive. »

Il est trop tôt pour évaluer les risques de fusariose, qui s’attaque aux épis, mais on est aussi sur une année tardive pour la septoriose. « C’est pour l’instant un petit millésime. Les vagues de semis sont hétérogènes donc il y a déjà eu des traitements dans le Sud-Ouest alors que les variétés précoces et très sensibles seront traitées dans les prochains jours, et que les variétés tolérantes peuvent attendre jusqu’à la dernière feuille. Mais on connaîtra la véritable pression maladie seulement début juin. Tout dépendra en effet du mois de mai. S’il est pluvieux, comme l’an passé, les maladies pourraient se développer. »

Quelles sont les préconisations ?


Il y a déjà des foyers de rouille jaune. (© Terre-net Média)
« Vu les pluies de ces derniers jours, les traitements vont être à faire dès la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, sauf pour ceux qui les ont déjà faits. Compte-tenu de la faible pression, les traitements contre le piétin verse ont pu être réduits. Concernant les autres maladies, la pression étant faible à la sortie de l’hiver et le prix du blé étant aussi moins élevé, les agriculteurs devraient, a priori, aussi moins traiter, mais elles peuvent encore exploser en fonction de la météo du mois de mai. »

Arvalis incite à raisonner ses applications en fonction des variétés et des parcelles. « Il y a  une marge de progrès importante car actuellement plus de 60 % des producteurs appliquent le même programme à toute leur exploitation alors qu’ils cultivent en moyenne 3,4 variétés différentes. S’ils distinguaient ne serait-ce que deux programmes différents avec des positionnements et/ou doses différentes, ça permettrait d’optimiser le besoin des plantes et l’efficacité des produits. Mais c’est une question d’organisation car personnaliser les traitements en fonction des variétés et des stades demande forcément plus de technique et plus de temps puisque ça implique, par exemple, des passages à une semaine d’intervalle. »

Protection intégrée : « Ne plus être de simples applicateurs de produits »

Choisir des variétés peu sensibles aux maladies, opter pour une densité de semis plus faible afin de réduire la propagation et ne pas commencer trop tôt les semis (plutôt lors de la seconde quinzaine d’octobre) font partie des moyens agronomiques utilisés par les adeptes de la protection intégrée pour limiter les pressions maladies.« Même si ça limite un peu le rendement puisqu’on perd en moyenne 5 à 7 quintaux à l’hectare, les agriculteurs sont de plus en plus à l’écoute, constate Pierre Menu, ingénieur conseil de la chambre d’agriculture de la Somme. Il y a une prise de conscience de l’impact des produits phytosanitaires… S’il y a moyen de faire une récolte correcte en utilisant moins de produits, ils y réfléchissent de plus en plus. Ils ont une curiosité agronomique. Ils veulent reprendre les choses en main et ne plus être seulement des applicateurs de produits. Quand le prix du blé est élevé, ça les dissuade encore en revanche. »

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