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Elections européennes 7 juin 2009 Anne-Marie Crolais, Modem : « Evoluer vers une Paac, Politique agricole et alimentaire commune »

Agricultrice en élevage et agri-tourisme dans les Côtes-d’Armor, Anne-Marie Crolais est candidate à un siège de député européen. Voici les réponses aux questions que notre rédaction lui a soumises.

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Anne-Marie Crolais.
(© DR)

 Anne-Marie Crolais : Je suis candidate aux élections européennes sur la liste Modem dans la région Ouest menée par Sylvie Goulard et Bruno Joncour. Je veux promouvoir auprès des institutions européennes les intérêts de la circonscription Ouest et tout particulièrement le secteur agricole 

Terre-net Média : Si vous êtes élue, comment envisagez-vous pouvoir mener de front vos fonctions parlementaires et celles d’agricultrice?
A-M.C. : Aujourd’hui, je suis en association avec mes enfants et mon mari. Notre système d’exploitation facilite le partage des responsabilités sur l’exploitation. Député, je pourrai ainsi sans difficultés majeures, me dégager rapidement de mes contraintes professionnelles pour me concentrer à mes futures missions de parlementaire.  

Cet article fait partie d’une série d'articles consacrés aux élections européennes. Pour les consulter cliquer sur Elections européennes 2009 – Le programme des neuf agriculteurs candidats

T.n.M.: Etre député et agricultrice, est-ce à votre avis un atout pour servir l'agriculture ?
A-M.C. : Au cours de ces trente dernières années, les différentes activités professionnelles et les nombreux mandats (chambre d’agriculture, syndicalisme, région) que j’ai exercés dans le domaine agricole m’ont amenée à travailler avec des structures liées aux instances européennes (Commission, Parlement, Conseil).
Ces responsabilités m’ont donné une bonne connaissance des régions de l’Ouest et une solide expérience pour porter les intérêts des acteurs ruraux au Parlement européen à Bruxelles.

T.n.M. : Au Parlement européen, quel sera votre projet ? Quel modèle d’agriculture êtes-vous prête à défendre ?
A-M.C. : Il n’y a pas un modèle agricole mais plusieurs. C’est une chance pour l’Europe d’avoir une grande variété d’agricultures et donc de productions. Nous le savons, la population mondiale va augmenter de façon considérable dans les quarante prochaines années. Pour la nourrir, l’agriculture devra produire plus et mieux. Elle devra concilier performance économique et efficacité écologique dans une logique d’agriculture «éco productive».
Je milite en faveur d’une agriculture d’hommes et de femmes responsables personnellement de leur exploitation, de la qualité de leurs productions et donc garants de la sécurité alimentaire. Les agriculteurs doivent aussi rester des acteurs à part entière de la vie et de l’aménagement du territoire rural.  

T.n.M.:  Pensez-vous que la politique agricole doit rester européenne ? Si oui, à quelles conditions? Si non, en mesurez-vous les conséquences (échanges commerciaux,etc.)?
A-M.C. : L’Europe n’a pas le droit de se désengager. Elle doit continuer à affirmer sa volonté politique d’être au service de son agriculture et de son alimentation. 
La crise financière et économique mondiale de ces huit derniers mois a montré que l’Europe (comme les autres continents) ne souffre pas de trop de régulation et de dirigisme mais plutôt d’un trop grand «laisser-aller / laisser-faire».
L’agriculture n’est pas une production comme une autre et les marchés agricoles ne sont pas non plus des marchés comme les autres …C’est un secteur stratégique et vital pour l’Europe. Son importance justifie que des moyens financiers et humains soient mis à la disposition des agriculteurs pour organiser sa régulation au niveau européen.                                                                                                                                                
Au niveau international, il est nécessaire de redonner la priorité à la préférence communautaire pour protéger au mieux notre agriculture (qualité et diversité des produits), sans pour autant céder aux  sirènes protectionnistes.

T.n.M.: Quelle devrait-être l’orientation à donner à la Pac après 2013?
A-M.C. : Voici quelques pistes auxquelles je tiens. La Pac doit :

Par ailleurs, la Pac doit maintenir et développer par des mécanismes correctifs profitant aux zones défavorisées, une activité agricole dans l’ensemble des territoires. Et enfin, le budget communautaire consacré à la politique agricole doit être sanctuarisé. Je suis convaincue qu’il ne pourra pas y avoir de politique alimentaire au niveau européen si les revenus des producteurs agricoles ne sont pas garantis. Par ailleurs, l’attribution des aides agricoles communautaires aux exploitants et/ou propriétaires, doit être ciblée et prendre davantage en compte la « dimension économique, sociale et financière (au sens de capacités) » des exploitants et/ou propriétaires.

T.n.M. : Quelles actions faudrait-il mener auprès des agriculteurs pour qu’ils se sentent mieux entendus et mieux compris par Bruxelles?
A-M.C. :
Tout d’abord engager une simplification des procédures tant au niveau européen que dans leur transcription au niveau national. L’idée est de faire mieux comprendre auprès de Bruxelles les nombreuses contraintes auxquelles sont confrontés les exploitants agricoles, notamment les petits exploitants. Par ailleurs, il est nécessaire de donner davantage de lisibilité et de visibilité à la Pac et pour cela, cesser de changer régulièrement les mécanismes d’aides publiques.

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