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Elections européennes 7 juin 2009 Debout la République : « L’instauration d’une exception agriculturelle à l’Omc »

Interview des responsables en charge des questions agricoles de Debout la République (DlR), parti présidé par Nicolas Dupont Aignan. Voici les réponses aux questions que notre rédaction leur a soumises.

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Nicolas Dupont Aignan, président de DlR au Salon
de l'Agriculture en mars dernier. (© DLR)

 Debout la République : Notre parti présente des listes dans les sept euro-circonscriptions métropolitaines. Elles comprennent trois agriculteurs, en conventionnel ou en bio. Par ailleurs, DlR compte de nombreux membres des territoires ruraux, eux-mêmes agriculteurs.

Les candidats aux élections vont régulièrement à la rencontre des exploitants et de leurs représentants, notamment dans le cadre des visites faites par nos caravanes de campagne en régions.

Terre-net Média:  Etre député et agriculteur est-ce à votre avis un atout pour servir l'agriculture?  D.l.R. : Il est évident que les grands partis se servent des élections européennes pour caser des gens incasables, comme par exemple des ministres dont on veut se débarrasser, Rachida Dati ou Michel Barnier. Ce dernier est un candidat d’autant plus scandaleux qu’il ne défend pas bien l’agriculture française à Bruxelles, capitulant sur le coupage du vin rosé, l’abandon des quotas laitiers qui est dramatique ou l’obtention de quotas de pêche – 9.000 tonnes de cabillauds aux pêcheurs français contre 450.000 à la Norvège qui n’est même pas membre de l’UE !

Cet article fait partie d’une série d'articles consacrés aux élections européennes. Pour les consulter cliquer sur Elections européennes 2009 – Le programme des neuf agriculteurs candidats

T.n.M.: Au Parlement, quel sera votre projet ? Quel modèle d’agriculture êtes-vous prêt à défendre au Parlement européen?
D.l.R. : Les listes Debout la République se battent pour le renouveau de la Pac, l’une des seules vraies réussites de la construction européenne, aujourd’hui démantelée par pans entiers.
La Pac doit rester fidèle à ses principes fondateurs : garantir un niveau de vie correct aux agriculteurs par leur travail, en régulant les prix européens et en protégeant les produits agricoles des importations déloyales et de mauvaise qualité en provenance des pays tiers (poulets chlorés, Ogm, animaux clonés,etc.). La Politique agricole commune doit ainsi viser l’autosuffisance et la puissance alimentaires de l’Europe, l’installation de jeunes, tout en intégrant mieux le souci de la préservation de l’environnement. 

T.n.M.: Pensez-vous que la politique agricole doit rester européenne ? Si oui, à quelles conditions? Si non, en mesurez-vous les conséquences (échanges commerciaux,etc.)?
D.l.R.:
Il n’y a pas trente-six mille possibilités : soit la France fait enfin preuve de fermeté pour rétablir une Pac ambitieuse, dans son intérêt comme dans celui de l’Europe, et la Politique agricole commune restera alors ce qu’elle doit rester : une grande politique européenne qui fait l’Europe. Soit nos gouvernants, de droite comme de gauche, continuent sur la même pente de capitulation comme ils le font depuis 20 ans, et alors on sera forcé de renationaliser la politique agricole. Mais ce serait bien entendu dramatique pour  tout le monde : l’agriculture française et européenne.
La France et la construction européenne en subiraient inévitablement les contrecoups. Comment notre pays pourrait-il continuer à être le deuxième contributeur de l’UE, avec un déficit net annuel qui serait alors de 7 milliards d’euros (contribution nette de notre pays au budget européen) ?

T.n.M. : Quelle devrait-être l’orientation à donner à la Pac d’après 2013?
D.l.R.
:L’une des mesures phares préconisées par DlR est l’instauration d’une exception agriculturelle à l’Omc, sur le même modèle que l’exception culturelle. Par ailleurs, il est urgent de mettre à plat et dans la plus complète transparence, les mécanismes de gestion et d’intervention de la Pac, afin d’une part de les débureaucratiser et de les rendre moins coûteux d’une part, et d’autre part de rétablir une réelle préférence communautaire. Mais tout cela doit s’opérer aussi en relation avec des mesures au niveau national, notamment pour rééquilibrer les marges entre producteurs et distributeurs, qui sont scandaleusement établies au bénéfice de ces derniers.

T.n.M.: Quelles actions faudrait-il mener auprès des agriculteurs pour qu’ils se sentent mieux entendus et mieux compris par Bruxelles?
D.l.R.:Les agriculteurs devraient savoir prendre leur distance avec certaines organisations professionnelles qui sont parfois tentées de cogérer avec le pouvoir certains avantages.  Le plus important est d’avoir des élus qui les représentent vraiment, au-delà des promesses et des visites médiatisées au Salon de l’Agriculture.

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