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Urbanisation L'expansion des villes modifie le comportement des agriculteurs
Le poids des héritages, les différentes cultures du métier, et les stratégies familiales provoquent des contrastes forts entres les exploitations du monde rural périurbain. La coprésence agriculture-ville amène les exploitations à des positions de rupture, soit en profitant de la présence des villes soit en se prévenant de leur croissance en s’agrandissant.
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Suite à une enquête réalisée par l’Inra sur le comportement des exploitations agricoles situées en zones périurbaines, des profils différents ont pu être dégagés au sein des enquêtés. A l’est d’Angers, et à proximité de Dijon, les réactions des agriculteurs peuvent aller du développement vers la ville à la crainte de la perte de surface. Les agriculteurs proches d’Angers ont mis en évidence trois principales logiques d’action face à la présence urbaine:
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- Un tiers des enquêtés est dans une logique d’agrandissement, ce sont principalement des éleveurs qui ont de grandes structures (125ha en moyenne) par rapport à l’agriculture de la région. Ils s’agrandissent de 3,5 ha par an en moyenne. Ils justifient ce besoin d’agrandissement par la menace d’urbanisation qui menace leur exploitation.
- La moitié des interrogés souhaite plutôt intensifier l’activité sur des structures foncières stables. Ils ont des productions plus intensives que les précédents , et ils ne se sont généralement pas agrandis depuis leur installation. Contrairement aux précédents ils sont plus généralement propriétaires de leurs terres et leur surface est plus restreinte (18ha en moyenne). Leur logique est généralement de développer des nouvelles cultures ou d’intensifier les cultures existantes. Ceux-ci ne sont pas vraiment inquiétés par le développement urbain, car ils estiment principalement pouvoir négocier avec la collectivité les conditions d’expropriation et ou de déplacement favorables.
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- Une minorité déclare plutôt pratiquer une agriculture de loisir. Pour eux l’agriculture n'est pas une source de revenu. Ces exploitations sont tout de même intégrées dans le circuit agricole (vétérinaire, achat ou vente a des négociants, recours à des voisins agriculteurs pour les travaux d’entretien,etc.). La surface moyenne pour ces exploitations est estimée à 6ha.
Les enquêtés à proximité de Dijon réagissent, eux aussi, différemment face à l'expension de la ville :
- Une part des enquêtés autour de Dijon cherche à maintenir le système de production où à s’agrandir. Ces exploitations sont principalement dans des systèmes de cultures peu diversifiés, que les chefs d’exploitation maitrisent facilement. Ceux-ci comptent uniquement arriver dans de bonnes conditions à la retraite.
- Un autre courant décelé est l’anticipation de la croissance des villes par la recherche de surfaces ou des activités annexes. Ceux-ci ont sensiblement les mêmes préoccupations que leurs prédécesseurs, mais sont plus soucieux de l’avenir et de la pérennité des exploitations. Ces derniers qualifient leur foncier peu sûr pour plus de 50% de leur surface exploitable.
- D’autres exploitations sont simplement là pour agrémenter la retraite et conserver le patrimoine productif dans la famille. Ce sont des surfaces très restreintes, ces exploitations sont essentiellement en circuit court.
- Enfin certains exploitants ont choisi de rester à surface égale, mais ils cherchent à développer des services. Ces exploitations sont résolument plus tournées vers la commercialisation urbaine. Elles produisent des cultures à forte valeur ajoutée et utilisent souvent des circuits courts de commercialisation.
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