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Ogm Une étude internationale recommande des zones dédiées

Pour garantir la coexistence en Europe entre cultures génétiquement modifiées et cultures conventionnelles, une étude internationale présentée mardi à Paris recommande la définition de "zones dédiées" aux Ogm.

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«Au vu des techniques et systèmes d'informations disponibles, la coexistence en Europe, où la taille des champs est en moyenne relativement faible, ne serait possible qu'en employant de grandes distances d'isolement ou dans des zones dédiées de production, que celles-ci soient Ogm ou non Ogm», conclut-elle.

Deux cents équipes de recherches ont travaillé près de cinq ans au sein du programme européen Co-Extra (coexistence et traçabilité), conduit conjointement dans 18 pays de l'Union européenne, mais aussi du Brésil, de Russie et d'Argentine.


Si la coexistence de maïs Ogm et conventionnel «apparait faisable»,
elle dépend fortement des conditions locales,
notamment climatiques et des paysages.
(© Terre-net Média)

Leurs conclusions doivent aider à la prise de décision politique sur les Ogm en Europe. «La distance elle-même dépend de la biologie; certaines plantes peuvent se disséminer sur 30 km», indique Yves Bertheau, chercheur à l'Inra (Institut français de recherche agronomique) et coordinateur de Co-Extra, qui présentait les travaux.

Mais pour instaurer une zone dédiée, reconnaît-il «il faut que tout le monde s'entende: avec, ou sans-Ogm», ce qui ne lèvera pas tous les problèmes. «Comment seront définies ces zones? Restera le problème des bordures. Et celui du statut juridique», a-t-il poursuivi.

Le système, ajoute-t-il, suppose un système performant et respecté d'information d'autrui sur le recours ou non aux Ogm. «Or les fermiers ont tendance à faire des arbitrages de plus en plus tardifs: auront-ils le temps d'informer leurs voisins

Si la coexistence de maïs Ogm et conventionnel «apparait faisable», elle dépend fortement des conditions locales, notamment climatiques et des paysages, ainsi que des pratiques agricoles, soulignent les auteurs. L'éventuelle dissémination des Ogm et la question de la coexistence est au coeur du débat en cours au sein de l'UE, où six pays ont déclenché une clause de sauvegarde suspendant la culture du maïs MON810, le seul autorisé jusqu'ici en Europe.

La production mondiale d'Ogm augmente

Or, constate Co-Extra, «la production d'Ogm augmentant dans le monde, de nombreux incidents de dissémination involontaires d'Ogm ont pu être constatés ces dernières années». Les sources principales de «présence fortuite» d'Ogm dans le maïs non Ogm à la récolte sont les impuretés des semences, la pollinisation croisée, et le transfert par les machines, notent-ils. Ils précisent également que les teneurs moyennes peuvent rester conformes au seuil européen d'étiquetage de 0,9%.

Cependant, insiste M. Bertheau, les opérateurs de l'agro-alimentaire se calent sur un seuil pratique de 0,1% et cette donnée devra être prise en compte par l'UE, selon lui. Le seuil européen de présence fortuite tolérée n'a pas encore été défini. Le programme Co-Extra s'est attaqué à l'ensemble des composants de la filière, «de la fourche à la fourchette», afin de fournir les bases techniques, économiques, scientifiques et juridiques, éclairant la prise de décision politique et veillant à préserver la liberté de choix des producteurs et des consommateurs européens.

Lire aussi Ogm/non Ogm - Un livre blanc sur la coexistence et la traçabilité des filières

 

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