Crise agricole Les marges de la grande distribution "indécentes" (Jeunes agriculteurs)
William Villeneuve, président des Jeunes agriculteurs (JA, branche de la FNSEA), réunis en congrès jeudi à Saint-Flour (Cantal), juge qu'il y a "quelque chose d'indécent" dans les marges de la grande distribution et souhaite rallier les consommateurs à sa cause.
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William Villeveune (© Terre-net Média) |
Q: Votre congrès se tient dans un contexte de crise. Après s'être mobilisés contre les industriels laitiers, pourquoi les agriculteurs se tournent-ils vers la grande distribution?
R: Aujourd'hui, dans la répartition des marges, il y a quelque chose d'indécent: on engraisse la grande distribution sur le dos des producteurs et sur le dos des consommateurs. On est au début de la mobilisation, on espère une prise de conscience de l'opinion publique.
Q: L'accord sur le lait a été mal accueilli sur le terrain. Vous semblez en désaccord sur ce point avec la FNSEA?
R: Nous, à 280 euros les mille litres, on n'accepte pas l'accord parce qu'il y a une part de flexibilité (l'accord prévoit en effet une fourchette allant de 262 à 280 euros). Mais aujourd'hui, cet accord existe, qu'on l'accepte ou pas. Alors le combat, c'est de dire "que fait-on de cette flexibilité?".
Q: Le congrès aborde les questions liées à l'installation des jeunes. Comment les motiver dans ce contexte?
R: Il y a toujours des jeunes motivés, mais il y a un problème pour l'accès au foncier, à l'outil de travail. Le rapport d'orientation du congrès traite la question de la transmission: comment inciter des cédants à donner à un jeune plutôt qu'à choisir l'agrandissement ou l'urbanisation? Bien sûr, dans le contexte actuel, je pense qu'on aura un recul des installations mais pour autant, les jeunes qui sont ici ne sont pas là pour se lamenter sur leur sort. Ils sont ici pour réfléchir à ce que sera l'agriculture de demain en termes de production, d'organisation, de contractualisation avec les industriels et avec la grande distribution.
Le contexte est morose et doit être élargi au-delà des producteurs de lait. C'est un combat sérieux. Deux facteurs font varier notre rémunération: la valorisation du produit qui sort de l'exploitation, avec les transformateurs de lait, mais au-delà, c'est aussi la vente de nos produits finis.Pour accéder à l'ensembles nos offres :