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Pascal et Nicolas Balicourt, éleveurs laitiers et céréaliers à Montzéville (Meuse) « Notre attention se portera davantage sur le marché à terme »

Déçus cette année par le marché différé, Pascal et Nicolas Balicourt se lancent pour 2009/2010 dans le marché à terme. Témoignage.

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156€/t de blé vendues par la coopérative EMC 2 à la récolte, compléments de prix compris, 105€/t en mars dernier en vente en différé. Tel est le bilan qui ressort à ce jour de la campagne de commercialisation de Pascal Balicourt et de son fils Nicolas agriculteurs et éleveurs laitiers (130ha, 380.000 l de lait) dans la Meuse. « Sous les conseils de leur conseiller de coopérative, et parce qu’il faut bien se lancer sur le marché mondial, nous avons décidé mon fils et moi de vendre la récolte de blé (50ha environ) à la moisson l’été dernier, exceptées soixante-dix tonnes que nous avons décidé de vendre en différé. »


Pascal et Nicolas Balicourt prévoient de vendre en différé 50t de blé cette année.
(© DR)
Autrement dit, nous avons livré et stocké à la coopérative 70 tonnes de blé pour les mettre en vente lorsque le prix allait correspondre à nos attentes. En optant pour le différé, il était possible d’attendre avril 2009 avant de nous décider. Il est vrai qu’avec un acompte de 100€ en août 2008, on ne pouvait qu’espérer mieux.

« Manque à gagner des céréaliers qui ont testé le marché différé »

Les semaines passant, l’espérance de profiter d’une reprise du marché, qui n’a cessé de se détériorer durant la fin 2008, a viré à la déception. Et ce, malgré le report à fin mai de l’échéance du différé.

Description de l’exploitation

Mr et Mme Balicourt, Nicolas
130ha dont 55ha de céréales, 25ha de maïs et le reste en prairies permanentes.
Quota: 380.000 litres + 30 bovins viande issus du troupeau

Résultat, alors que blé vendu à la moisson a été valorisé au final 156€ par la coopérative, le blé cédé fin avril n’a rapporté que 100€. Nous avons perdu grosso modo 3.500€.

Nous n’avons pas été les seuls à perdre de l’argent. Le manque à gagner des céréaliers qui ont testé eux aussi le marché différé est bien plus important.

Les leçons que nous tirons de cette expérience ? Vendre des céréales, est un métier à part entière. Il faut être derrière son ordinateur tous les jours pour suivre les cours des marchés. Or l’été dernier, une fois la récolte stockée, nous nous sommes davantage attelé à d’autres taches sur l’exploitation. Août-septembre, c’est l’époque des vêlages!

« Un outil de commercialisation pour réguler notre chiffre d’affaires »

Par ailleurs, nous ne devions pas avoir à notre disposition les sources d’informations nécessaires pour avoir une visibilité du marché. Sources d’informations que la coopérative possède et qui nous auraient permis de prendre à notre tour les bonnes décisions et de faire les bons choix pour vendre.

Nos pertes représentent à elles seules 75% de ce que nous coûtera le bilan de santé de la Pac en 2010. Notre déception ne nous empêche pas de renouveler l’expérience l’an prochain. Mais nous ne réserverons que 50 tonnes au marché différé et nous tenterons de tirer les leçons de l’année passée pour mieux vendre notre blé stocké à la coopérative.

En fait, notre attention se portera davantage, pour la prochaine campagne, sur le marché à terme auquel la coopérative se propose de nous initier. Nous pensons qu’il est de notre ressort de maîtriser tous les outils de commercialisation qui existent. Nous ne pouvons pas nous en remettre uniquement à la coopérative pour vendre nos céréales. Nicolas, a davantage le goût du risque que moi et l’ordinateur est pour lui un outil de travail à part entière. Un outil qu’il utilise au quotidien pour collecter des informations ; sur Terre-net Média en particulier puisque nous sommes abonnés.

Alors que les soutiens publics vont baisser en 2010 (perte envisagée de 4.600€, soit 10%) et que les prix sont très volatiles, tout outil de commercialisation qui nous permettrait de réguler notre chiffre d’affaires et notre revenu doit nous être familier.

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