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Cultures intermédiaires et directive nitrate Des effets indéniables mais peu quantifiables sur le court terme

Piégeage d’azote dans le sol, humus, prévention parasitaire… si personne ne nie les bienfaits des cultures intermédiaires, aucun ingénieur n’est réellement en mesure de les apprécier quantitativement et de les cerner dans leur totalité.

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De la luzerne pour fixer l'azote
atmosphérique. (© Terre-net Média)

« Une charge avant d’être un gain », c’est ce que représentent d’abord, selon Irène Félix d’Arvalis-Institut du végétal, les cultures intermédiaires à implanter pour se plier à la directive nitrate et à la politique écologique qui en découle. « Car il faut des semences, des heures de tracteurs pour préparer le sol et envisager la destruction de l’ancienne culture avant de semer », ajoute-t-elle.

« Mais les cultures intermédiaires présentent de nombreux intérêts agronomiques et environnementaux en piégeant entre autre le CO2 atmosphérique et l’azote du sol en zone vulnérable » tient à préciser Irène Félix. La capacité de piégeage de la moutarde peut atteindre 60 unités d’azote si les végétaux sont bien décomposés.

D’un point de vue pédologique, les cultures intermédiaires limitent l’érosion des sols en assurant un couvert végétal.

A signaler aussi, la fixation d’azote atmosphérique à condition de semer des protéagineux. La restitution au sol de l’azote piégé par les autres catégories de végétaux est modérément restituée car il s’évacue sous forme gazeuse lors du processus de décomposition de la matière organique.

Mais comme la réglementation communautaire s’oppose à une implantation à l’état pur de légumineuses, ces dernières pourront être associées à d’autres plantes comme la moutarde. Cette association présente un double avantage, celui de piéger l’azote excédentaire dans le sol et de fixer de l’azote atmosphérique. Mais à condition que la destruction du couvert végétal ne soit pas réalisée à un stade trop précoce.

Un bilan humique positif

Les bilans humiques et en CO2 liés à l’implantation d’un couvert végétal sont positifs car ces cultures intermédiaires assurent une activité photosynthétique en période hivernale. Cette activité biologique peut parfois avoir des effets directs ou indirects sur les rendements des cultures qui suivent immédiatement en limitant entre autres les infections parasitaires. Mais rien n’est formellement et quantitativement prouvé.

Il faut cependant s’attendre, pour toutes ces raisons, à la généralisation des cultures intermédiaires sur les intercultures longues et à l’élaboration d’un cahier des charges (conditionnalité).


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