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Culture de blé Optimiser son épandage d’azote

Quelles quantités d’azote, à quel prix et pour quel résultat ? Arvalis-Institut du végétal propose sa méthode expérimentale pour répondre à cette question. Cas du blé.

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Les chercheurs d’Arvalis-Institut du végétal présentent une méthode qui permet d’adapter durant une campagne de blé les doses d’azote en fonction du coût de l’unité d’intrant et du prix de vente du blé.

Ils ont établi pour cela des matrices de risque (tableaux à deux entrées) en se référant à un hectare de blé produisant 90 quintaux vendus à 100 € la tonne. A vos graphiques donc.

La première des trois matrices mises au point montre les pertes ou les gains en marge brute marginaux inhérents à une variation du prix du blé (en abscisse) et de l’unité d’azote en (en ordonnées).

Taux protéique

Une troisième matrice retrace les gains (ou les pertes) en protéines générées par les ajustements en azote réalisés pour maximiser (ou minimiser les pertes) induites par les variations des prix du blé et de l’unité d’azote. Les taux en plus ou en moins de protéines se répercutent en fait dans le prix final du blé vendu.

Reprenons l’exemple précédent. Une hausse du prix de la tonne de blé de 60 € conduirait certes à épandre 36 unités d’azote pour produire 2,7 quintaux supplémentaires. Et le taux en protéine des 92,7 quintaux qui seraient au final récoltés serait supérieur de 0,2 point par rapport au standard, ce qui renchérit automatiquement la marge brute de la récolte réalisée déjà en progression de 569 €.

C’est en confrontant cette première matrice avec la seconde portant sur les pertes de rendements (même abscisse et ordonnée) qu’il est possible de déterminer les gains marginaux en plus ou les pertes marginales en moins envisageables pour maximiser les gains ou limiter les pertes.

Ainsi reprenons le premier exemple. Une augmentation de 60 € la tonne de blé justifie d’apporter 14 unités d’azote supplémentaires (tableau 1) pour produire 0,6 quintaux en plus (tableau 2).

Résultats

Outre l’augmentation automatique du chiffre d’affaires liée à la hausse du prix du blé (60€), il serait ainsi possible de dégager un gain marginal supplémentaire de 29 € [(60x0,6) - (14x0,5€)] par hectare à itinéraire cultural inchangé.

Ainsi, ces 29 € s’ajouteraient à l’augmentation du chiffre d’affaires pour 90 quintaux produits à l’hectare inhérents à la seule hausse des cours (540€ = 60 x 90). Il serait alors possible de porter à 569 € par hectare la hausse de la marge brute et en l’occurrence, à charges égales, le revenu à l’hectare.

Deuxième exemple : avec une unité d’azote à 1 €, il faudrait un blé à 200 € la tonne pour compenser l’augmentation des charges d’engrais. S’il demeure à 100 €, il aurait fallu épandre 36 unités d’azote en moins (tableau 1) et accepter une perte de rendement de 2,7 quintaux (tableau 2) pour réduire les pertes de 33,3 € [(- 0,027 x 100) + (36x 1)].

 

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Cette moindre baisse atténuerait les pertes colossales d’une si mauvaise conjoncture. Pour 270 unités d’azote épandues, le surcoût est de 135 € à rendement égal. L’optimisation proposée par Arvalis réduirait alors les pertes à 101,7€ (135€ - 33,3€).

 

Epilogue

Cette approche scientifique (et mathématique) est tout à fait transposable sur l’exploitation avec comme limite le fait qu’il est impossible de gérer « les doses d’azote » à épandre. Toutefois prendre conscience de son existence c’est déjà augmenter ses profits. Surtout qu’elle peut être appliquée à d’autres intrants que l’azote.

 

 

 

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