Ogm Le gendarme européen accusé de "charlatanisme" par les écologistes
Deux grandes organisations écologistes ont accusé mercredi l'autorité européenne de la sécurité alimentaire (Efsa) de "charlatanisme" pour avoir rendu un avis favorable à la culture du maïs génétiquement modifié MON810, interdite dans six pays européens.
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Greenpeace et Friends of the Earth Europe ont mis en garde dans un communiqué commun la Commission européenne et les gouvernements de l'Union européenne contre le renouvellement de l'autorisation à la culture pour le MON810 (le seul maïs génétiquement modifié cultivé dans l'UE depuis 1998) car l'avis de l'Efsa souffre de «sérieuses erreurs et omissions».
Fin juin, l'Efsa avait jugé que «le MON810 est sans risque pour la santé humaine et animale et ne constitue pas une menace pour l'environnement, si des mesures appropriées sont prises pour éviter une contamination des lépidoptères (papillons)».
Cet avis a été salué par le semencier américain qui a jugé que rien ne s'opposait plus désormais au renouvellement de l'autorisation de culture pour son Ogm. Monsanto fabrique également des herbicides comme le Roundup. Six pays (France, Allemagne, Grèce, Autriche, Hongrie et Luxembourg) ont suspendu la culture de cette variété de maïs conçue pour résister à un papillon nuisible, la pyrale, en raison des incertitudes pour la santé et l'environnement de sa dissémination.
La France rejette l'avis de l'Efsa
La France a rejeté l'avis de l'Efsa en contestant la méthode employée. Les gouvernements européens ont réclamé la révision et le renforcement des méthodes d'évaluation de l'agence.«Les méthodologies ainsi demandées étant en cours de révision pour aboutissement en 2010, l'avis rendu par l'Efsa n'a pas pu encore en tenir compte», ont affirmé récemment les ministres français du Développement durable Jean-Louis Borloo et de l'Agriculture Bruno Le Maire.
Les deux organisations écologistes soutiennent que l'Efsa a «ignoré ou minimisé des recherches démontrant que l'insecticide développé dans le MON810 pourrait être une menace pour les papillons et d'autres insectes». Elles accusent en outre l'agence d'avoir «utilisé des recherches menées sur une tout autre variété de maïs Ogm pour déclarer le MON810 sans risque pour la santé». Monsanto a en effet demandé des autorisations pour commercialiser dans l'UE plusieurs autres maïs Ogm résistants aux insectes et tolérantes aux herbicides.
Manque d'expertise scientifique
«L'Efsa souffre d'un sérieux manque d'expertise scientifique ou alors elle joue un jeu politique très risqué avec notre santé et avec l'environnement», a estimé Adrian Bebb, un des responsables de Friends of the Earth. Plus virulente, l'experte en Ogm de Greenpeace, Marta Vétier, a conseillé aux Européens de «rejeter l'avis de l'Efsa, d'interdire la culture du MON810 et de rechercher un autre organisme qui soit capable à délivrer des avis non biaisés et fondés sur la science».
La France a réclamé la révision des méthodes d'évaluation de l'Efsa, jugeant étrange que ses avis soit basés sur les argumentaires et les recherches réalisés par les firmes productrices. L'Efsa a relativisé les critiques des deux organisations. «Ils expriment leur point de vue», a simplement indiqué à l'Afp un porte-parole de l'agence.
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