Opération du Modef « Pour un juste prix des fruits et légumes »

«Acheter ici est aussi un geste militant ! On en a marre des intermédiaires", lâchaient certains clients.»(© Terre-net Média)

Sept heures trente. Esplanade du marché. Ivry-sur-Seine (Val de Marne). De nombreux clients se pressent déjà devant les étals plantés devant la mairie. « Ce n’est pas tous les jours qu’on peut acheter des fruits et légumes de qualité à un bon prix !, lance Danièle, une riveraine. Je viens aussi pour soutenir les paysans car il y a une trop grosse différence entre le prix payé aux producteurs et celui affiché en supermarché ! »

C’est bien là tout le problème. « Nous avons souvent traversé des périodes difficiles mais c’est la première fois depuis trente ans que l’ensemble des productions est aussi gravement touchée, souligne Raymond Girardi, agriculteur dans le Lot-et-Garonne et secrétaire général du Modef. Ça fait quatre mois que les prix sont au plus bas et que les ventes chutent. On est même parfois obligés de détruire une partie de nos productions… Et quand on sait ce que les consommateurs payent, c’est insupportable ! »

«Les produits en supermarché sont trop chers et ils n'ont pas de goût.» (© Terre-net Média)

Raymond Girardi, secrétaire général du Modef. (© Terre-net Média)

« L’Etat doit prendre des mesures »

Les producteurs des fruits et légumes vendus affichaient leur mécontentement. (© Terre-net Média)

Des produits réglés 0,45 € aux producteurs sont en effet souvent revendus plus de 2 €. « Par cette opération, nous voulons démontrer qu’en vendant par exemple des melons ou des tomates à 1,5 € le kilo tout le monde s’y retrouverait car ça ferait 0,70 € pour le producteur, 0,20 € pour l’acheminement, 0,60 € pour le vendeur, ce qui est déjà une bonne marge, et un prix abordable pour les clients », détaille Raymond Girardi.

Ce matin, le syndicat, avec l'appui du PCF, a donc vendu vingt tonnes de fruits et légumes « au bon prix » dans différents points de vente, dont Ivry : 2,1 € le kg de nectarines, 1,35 € le kg de prunes, 0,8 € le kg de pommes de terre ou encore 0,5 € la salade… «Le gouvernement doit prendre des mesures car la crise est grave, martèle le secrétaire général du Modef. Si rien n’est fait, de nombreux producteurs vont disparaître. L’Etat doit absolument raisonner la grande distribution et les centrales d’achat, et freiner les importations pour qu’on puisse vivre. Ce n’est plus possible. C’est du racket ! »

 

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«Ce n'est pas une opération coup de poing. Ce n'est pas possible que les choix de la grande distribution dictent les prix.» (© Terre-net Média)