Pommes de terre de conservation « Il faut résister à la pression des prix »

 

Près de d'1,8 millions de tonnes de pommes de terre ont été exportées l'an passé. (© Terre-net Média)

« Entre la baisse des cours et la pression invraisemblable des distributeurs et des transformateurs sur les prix, la campagne commence mal, résume Jean-Luc Gosselin, le directeur du Cnipt. A croire que le climat du lait et des fruits et légumes se propage ! C’est en grande partie à cause des acheteurs, et notamment de la grande distribution, dont les pratiques commerciales sont déconnectées du marché. »

 

Il déplore aussi la circulation de rumeurs : « On a entendu dire qu’il y aurait pléthore de pommes de terre de conservation alors que, d’après nos enquêtes, les rendements seraient plutôt inférieurs ou égaux à l’an passé compte tenu de la sécheresse de ces dernières semaines. Et les très importantes récoltes par exemple annoncées en Belgique ont aussi été revues à la baisse. Au total, la hausse serait seulement de 0,6 % donc il est probable que la production ne soit pas excédentaire. »

« Ambiance braderie »

D’après le Cnipt, le meilleur moyen pour la filière de sortir de cette « ambiance "braderie" née avec les fruits et légumes » est de miser sur la qualité et de ne pas céder à la pression des acheteurs. « Nous devons continuer à avoir une politique de qualité avec une présentation attractive et une bonne communication auprès des consommateurs, conseille Jean-Luc Gosselin. On vend beaucoup de pommes de terre et l’exportation marche bien. Et le problème c’est qu’à force de tirer les prix vers le bas, on finira par vendre des produits de mauvaise qualité et mal présentés car les producteurs ne peuvent pas travailler à ce tarif ! »

Une réunion est prévue dans les prochaines semaines avec l’ensemble de la distribution.