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Faiblesse des prix, écarts de compétitivité, coût du travail La Fnsea organise une journée de mobilisation et demande une nouvelle conférence sur le revenu

Le grand rendez-vous d’automne de la Fnsea a été l’occasion de passer en revue les dossiers d’actualité de ces derniers mois mais aussi de présenter le programme de travail du syndicat majoritaire pour les trois prochains mois.

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« Du jamais vu depuis trente ans. Tous les secteurs sont en crise. Et les causes de cette détérioration sans précédent de la conjoncture sont la faiblesse des prix et le niveau de charges à l’origine des écarts de compétitivité importants de la filière agricole avec nos voisins européens » (Jean Michel Lemétayer).


De gauche à droite, Xavier Belin, Henri Brichart, Dominique Barrau,
Jean Michel Lemétayer et Christiane Lambert(© Terre-net Média)

Aussi, après un été chaud, l’automne syndical promet d’être « offensif ». La Fnsea réunie en bureau ce deux septembre 2009 a décidé de demander la tenue d’une nouvelle conférence sur le revenu des agriculteurs et d’organiser une journée de mobilisation fin octobre.

A moyen et long terme

La conférence de presse du 2 septembre a été l’occasion de présenter la feuille de route du syndicat pour les mois à venir :

- Le projet de loi de modernisation de l’agriculture évoqué en février dernier par le président de la République lors de son déplacement dans le Maine et Loire.
« La future loi de modernisation doit être en ligne de mire avec l’Omc et la future Pac et non pas s’inscrire dans l’objectif de résoudre des problèmes conjoncturels », a souligné Christiane Lambert.

Le syndicat majoritaire souhaite en fait que la loi soit raisonnée avec comme ambition de préparer l’agriculture de l’après 2013. Aussi, le projet de loi devra comporter des mesures en faveur de l’installation, la transmission, l’accès au foncier. Elle devra aussi contenir des mesures visant à contrecarrer, au niveau européen, l’absence d’outils de régulation des marchés en définissant par exemple les nouveaux contours ce que pourrait être la contractualisation. L’objectif recherché est de donner à nouveau du pouvoir aux agriculteurs (lire à ce propos l’article sur Webagri sur la filière lait ).

- Grand emprunt national Juppé-Rocard : La Fnsea se mobilisera pour que l’agriculture bénéficie d’une part de l’emprunt national. L’objectif recherché : préparer comme les autres secteurs économiques stratégiques français, l’avenir du pays et donc de l’agriculture.

- La Taxe carbone : tel que le projet est présenté, la Fnsea s’oppose énergiquement à son instauration. La contribution climatique énergétique pénalisera lourdement les secteurs énergivores comme l’horticulture française déjà soumise à rude concurrence. Pour être acceptée par la Fnsea, la nouvelle fiscalité environnementale devra d’abord être associée à un plan d’actions ambitieux visant à accompagner la reconversion énergétique du secteur agricole.

Jean Michel Lemétayer, président de la Fnsea, souhaite que cette journée de mobilisation se déroule sous la forme de rassemblements régionaux d’agriculteurs avec comme objectif de demander au gouvernement des mesures immédiates, appropriées à la dégradation de conjoncture économique agricole actuelle.

Mais dès la semaine prochaine Jean Michel Lemétayer rencontrera le président de la République, Nicolas Sarkozy, « pour lui faire état de la situation de l’agriculture française et pour lui rappeler qu’en matière d’emplois, le défi à relever dans la filière agricole est aussi important que dans le secteur de l’automobile pour lequel l’Etat a su mobiliser des fonds massifs. L’agriculture est un enjeu politique. Sans une production agricole abondante et de qualité en France, il est fort probable que c’est l’ensemble du tissu industriel de la transformation agroalimentaire et de l’agrofourniture qui sera démembré ».

Selon les leaders de la Fnsea, l’agriculture manque de compétitivité en raison du cout élevé du travail et en particulier, du niveau des charges sociales agricoles. Qu’il s’agisse des cotisations payées par les agriculteurs que de celles de leurs salariés. « Comment être compétitif lorsqu’une heure de travail revient en France à 12-13 euros alors qu’il n’excède pas 7 euros chez la plupart de nos voisins ?», déplore Jean Michel Lemétayer !

Les responsables de la Fnsea s’attendant à nouveau à des résultats très décevants en matière de revenu pour 2009, demandent à ce que l’année soit pour l’agriculture « une année blanche ». Autrement dit, le syndicat majoritaire demande un report des annuités dues au titre de 2009 à la fin de la période de remboursement des prêts souscrits. Mais aussi des mesures d’allègements ou d’exonérations des charges sociales non définies à ce jour.

En faisant cette demande, la Fnsea fait siennes les revendications de certaines de ses filières et de leurs représentants comme par exemple le 27 août dernier de la fédération nationale bovine.

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