Agrocarburants L'Ademe tire un bilan constrasté selon les cultures
Le bilan écologique des agrocarburants varie beaucoup selon le type de cultures utilisé, du meilleur (la canne à sucre), au médiocre (le blé ou la betterave), selon une étude publiée vendredi par l'Ademe.
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Un bilan médiocre pour la filière Etbe, issue des éthanols de betterave(© Terre-net Média) |
Au tableau d'honneur, le rapport accroche l'éthanol de canne à sucre (90% de GES en moins) et le diester produit à partir de graisse animale ou d'huile végétale usée. Dans la moyenne figurent l'éthanol de blé, le biodiesel de tournesol, l'huile de palme ou de soja. Mais le bilan devient franchement médiocre pour la filière Etbe, issue des éthanols de betterave, de blé, de maïs: ceux-là, avec à peine 20% d'émissions en moins ne passeront tout simplement pas la rampe de la future directive européenne qui, à partir de 2017, exigera une économie de Ges de 50% au moins. Cette étude prend en compte le périmètre agricole des biocarburants, de la culture des plantes - énergie consommée, engrais... - jusqu'à leur transport et transformation industrielle.
En revanche, souligne Jean-Louis Bal, directeur des Energies renouvelables à l'Ademe, elle n'intègre pas l'impact du changement d'affectation des sols. Par exemple, en transformant une prairie ou une forêt, capable de stocker du CO2 dans leur sol, en un champ de cultures qui va au contraire en émettre, on renverse le bilan environnemental des biocarburants.
"On peut avoir des émissions 2 à 4 fois supérieures du fait du changement d'affectation des sols: on peut alors parler de bilans catastrophiques", indique M. Bal, mentionnant l'exemple de l'huile de palme ou de soja, produites sur le sol d'anciennes forêts tropicales. "Globalement en France, on est sûr de ne pas avoir de changement d'affectation des sols direct et au sein de l'Union européenne, on a une certaine sécurité sur ce point", assure-t-il.
"Mais si vous utilisez du blé pour produire de l'éthanol, cette culture sera compensée ailleurs dans le monde. Avec le risque qu'elle le soit sur une ancienne prairie, hors de l'UE", nuance-t-il. Produits à partir d'herbes et de résidus agricoles et forestiers, cette 2e génération permettrait d'utiliser une plus grande variétés de plantes et ne se substituerait pas, a priori, à des cultures alimentaires.
La principale critique faite aux agrocarburants est leur impact sur l'alimentation humaine dans le monde. L'Ademe a précipité vendredi la mise en ligne de cette étude attendue depuis plusieurs mois afin de répondre aux critiques qui la suspectaient de taire un bilan contrasté alors qu'elle lançait, cette semaine, la phase expérimentale des carburants de 2de génération.
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