Agriculture La FNSEA fixe à 400 millions d'euros le "plan d'urgence"
Le président de la Fédération nationale des Syndicats d'Exploitants agricoles (Fnsea) Jean-Michel Lemétayer a fixé vendredi à 400 millions d'euros le "plan d'urgence" pour 2009 qu'il réclame pour l'agriculture, à une semaine d'une journée de mobilisation des agriculteurs pour la défense de leurs revenus.
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Quelque 30 à 40.000 manifestants sont attendus le 16 octobre pour participer à de multiples actions dans tout l'hexagone pour dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat, a prévenu M. Lemétayer, lors d'un point presse. Il a promis "une forte mobilisation" et notamment à Avignon avec une forte présence des viticulteurs.
Le président du syndicat majoritaire a détaillé, montants à l'appui, le plan d'urgence qu'il réclame depuis plusieurs semaines aux pouvoirs publics pour combler la baisse des revenus des agriculteurs, qui devraient encore plonger en 2009 après 2008. M. Lemétayer souhaite que les banques libèrent des prêts pour un montant d'un milliard d'euros et que l'Etat prenne en charge les frais financiers, à savoir 30 millions par an, soit un total de 150 millions d'euros sur 5 ans.
Le 21 septembre, M. Le Maire avait annoncé que les banques allaient accorder d'ici à fin 2009 des prêts à remboursement différé de 250 millions d'euros aux producteurs de lait afin de soulager leur trésorerie. "Il en faut quatre fois plus", a martelé M. Lemétayer qui souligne que la crise ne touche pas le seul secteur laitier mais nombre d'autres productions (bovine, porcine, viticulture,...).
"Le gouvernement n'a pas hésité à défendre des secteurs comme l'automobile ou les banques (...) Il doit comprendre la situation des agriculteurs et agir", a-t-il souligné. Dans son "plan d'urgence", la FNSEA réclame aussi une exonération en 2009 de la taxe sur le foncier non bâti (un impôt sur les terres agricoles).
Cet allègement viserait les exploitations en difficultés et représenterait une aide de 200 millions d'euros, sur un total de 600 millions d'euros perçu par l'Etat, selon les calculs du syndicat. La FNSEA demande également la poursuite du remboursement de la Taxe intérieure sur les Produits pétroliers (TIPP), qui frappe les carburants, et de la Taxe intérieure de Consommation sur le Gaz Naturel (TICGN), soit un montant de 170 millions d'euros.
Au delà de ces mesures d'urgence, M. Lemétayer demande que le gouvernement "allège le coût du travail" dans le secteur agricole pour rester compétitifs face aux autres pays européens, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Le ministre de l'Agriculture avait lui-même qualifié ce différentiel de salaires avec l'Allemagne ou l'Italie de "problème majeur". M. Le Maire avait évoqué une baisse horaire d'environ deux euros sur les emplois saisonniers. La FNSEA demande, elle, une "prime" horaire de trois euros sur la totalité des emplois agricoles, saisonniers ou pas. Cette mesure a été estimée à quelque 550 millions d'euros par le syndicat.
Au-delà de 2009, la FNSEA souhaite la voir prorogée les années suivantes. Elle fera partie des revendications du 16 octobre que les manifestants formuleront principalement à l'adresse de Nicolas Sarkozy avec le mot d'ordre "Sarkozy, notre agriculture a un prix".
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