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DuPont « L’enjeu est de bien accompagner les familles existantes »

Comment et pourquoi la société Dupont met-elle en place le désherbage durable ? Eléments de réponse avec Françoise Hermouet, chef marché herbicides céréales chez DuPont.

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Françoise Hermouet (© DR)
Terre-net : Pourquoi vous mettez vous au désherbage durable ?

Françoise Hermouet, DuPont : Nous devons à terme préserver l’efficacité du désherbage. Il y a une réelle inquiétude des acteurs de la filière vis-à-vis de la pérennité du désherbage, avec l’accroissement du nombre de résistances. La vision que l’on a est un manque de renouveau pour les années à venir, de matières actives et de modes d’action. Ce qui nous alerte également, c’est la situation en Grande-Bretagne, où les agriculteurs ont des parcelles complètement infestées et n’ont plus de solutions de désherbage.

TN : Comment cela se traduit concrètement en termes de préconisations ou de formulations de produits ?

FH :
Nous participons au Group’HD(*). Avec cette visibilité du manque de renouveau de nouvelles matières actives et de modes d’action, nous réfléchissons à comment recommander les produits disponibles de façon à garder une bonne efficacité de ces molécules. Nous faisons donc des recommandations sur l’utilisation des produits en tant que tels, mais aussi sur les pratiques agronomiques : il faut les remettre au premier plan. Cela passe par une présence et un raisonnement « du terrain », pour identifier les pratiques à risque, les faire évoluer et adapter les recommandations à la parcelle. Les agriculteurs sont de plus en plus sensibilisés au sujet, mais c’est un travail de longue haleine. Il doit être mené non pas par un seul acteur, mais c’est un travail général de toute une filière.

TN : Cette démarche ne sert-elle pas aussi à « redorer » l’image des produits phytosanitaires ?

FH :
L’industrie phytosanitaire n’a pas une si mauvaise image que cela auprès des agriculteurs. J’ai plutôt le sentiment que la recherche et les firmes mettent en marché des produits plus efficaces et les moins polluants possibles. Nous faisons aussi un travail de recommandations et d’adaptation, avec les prescripteurs et les distributeurs. L’image est par contre plus dégradée auprès du grand public, mais la communication sur le désherbage durable ne leur est pas adressée, et il n’est pas au courant de cette problématique. Le désherbage durable est un travail pour la filière afin de préserver les solutions existantes.

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