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Résistances « Il faut prendre un virage dans les méthodes de désherbage »

Les problèmes de résistances se multiplient. Sur les graminées en général. Et sur le ray-grass en particulier. Compte-tenu de la rareté de sorties de nouveaux modes d’actions et des restrictions sur certaines matières actives, Arvalis-Institut du végétal souligne l’importance de mieux raisonner ses rotations et son désherbage pour éviter « d’aller droit dans le mur ».

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Le ray-grass progresse. (© Arvalis-Institut du végétal)
« Aux débuts des années 2000’, on observait beaucoup de résistances avec les herbicides de la famille des Fops. Celle des Als est alors arrivée et a permis de désherber très efficacement. Mais depuis trois ans, les adventices y sont de moins en moins sensibles, observe Gérard Citron, spécialiste désherbage sur céréales pour Arvalis-Institut du végétal. Et cette année, c’est exponentiel ! Notamment sur le ray-grass qui devient le problème n°1. Et le vulpin et le brome augmentent aussi. Prendre un virage dans les méthodes de désherbage est donc impératif, sinon on va droit dans le mur ! »

Manque de solutions

D’autant qu’il y a des restrictions sur certaines matières actives et que la sortie de nouvelles solutions contre les graminées est rare : « Il y a de nouvelles molécules mais pas de nouveaux modes d’actions. Et aucun ne devrait, a priori, sortir dans les cinq prochaines années... D’où l’importance d’essayer d’utiliser au mieux la petite palette de produits dont on dispose afin de préserver le plus longtemps possible leur efficacité. Car, même s’ils s’attaquent à la même cible dans la plante, ils ont tout de même des spectres différents donc les alterner est toujours mieux que rien. Pour limiter le développement des résistances, nous recommandons aussi le désherbage en programme combiné à l’agronomie (rotations plus longues, inter-cultures, faux-semis, labour…). Bref, il faut trouver le meilleur équilibre entre chimie et agronomie. »

« Attention aux dicotylédones ! »

Il y a une variété de modes d’actions plus importante contre les dicotylédones, mais les agriculteurs ne les utilisent pas tous. « Ce sont les graminées qui posent le plus de problèmes en céréales, mais attention aux dicots !, prévient Gérard Citron. Ils sont pour l’instant moins sujets aux résistances, mais si ces dernières se développent, ce sera vraiment difficile de lutter contre car leur durée de vie dans le sol est beaucoup plus importante que celle des graminées donc il y a moins de moyens de luttes agronomiques… Il faut donc également penser à varier les modes d’actions anti-dicotylidones. »


Varier les modes d'action est capital. (© Terre-net Média)

Arvalis-Institut du végétal travaille aussi actuellement sur le désherbage mécanique mais, même s’il a fait ses preuves sur d’autres cultures, il reste difficile sur les céréales.

Pour en savoir plus :
"Beaucoup d'échecs cette année"

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