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Conseils de campagne pour l’orge Manque de choix dans la gamme herbicides

Les solutions de désherbage de l’orge se raréfient. Même si l’orge se révèle de nature moins favorable au développement de mauvaises herbes, un passage en entrée d’hiver s’avère indispensable.

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Loupé sur le faux-semis
Pour cette campagne, les premiers semis ont pâti de conditions climatiques sèches empêchant les faux-semis de jouer leur rôle. Les adventices lèvent en même temps que la culture. Philippe Marion prévient de l’indispensable application, dans les parcelles concernées, « d’une urée substituée, chlortoluron ou isoproturon. Appliquée seule, le passage ne coûtera pas trop cher mais associé à Prologue, la facture s’élèvera à 30-40 €/ha pour le traitement d’automne, surcoût net auquel s’ajoutera la repasse obligatoire au printemps. »
Sur orge, le choix dépend de la flore présente. Sur une flore mixte ou composée de vulpin, Philippe Hallè, responsable agronomique de Cap Seine en Seine-Maritime, conseille, « les associations Celtic et Oklar ou Oklar et Baghera, appliquées avant le 15 décembre ». « Lauréat intervient contre ray-grass et folle avoine et Quartz ou Celtic contre vulpin et pâturin. » L’orge peut se passer de rattrapage en sortie d’hiver. Elle possède une nature plus invasive et donc plus couvrante que le blé qui limite les levées tardives de mauvaises herbes. Philippe Hallè précise que « si un rattrapage de printemps s’avère nécessaire, Baghera agira sur vulpin et Illoxan CE sur ray-grass ».


Incertitudes sur l’utilisation de Matin EL

Dans les secteurs Champagne et Brie, Philippe Marion, conseiller groupement de la chambre d'agriculture de la Marne, préconise « Matin EL en sortie hiver, Oklar sur sols drainés, éventuellement complété au printemps par Matin EL ». Matin EL fait l’objet pour 2010 d’une interdiction d’utilisation en période de reproduction des mammifères. La période d’utilisation optimale de l’isoproturon se situant en février, il précise que « l’interdiction ne devrait pas avoir d’effet sur les programmes », mais préfère le retirer des préconisations « par prudence ». « Quartz ou Foxtar D+ pourrait remplacer Matin EL avec Oklar en sortie hiver si besoin de rattrapage. »


Philippe Hallè, responsable agronomique de Cap Seine, attend
des innovations herbicides pour l'orge. (© Cap Seine)


Pour lutter contre les dicotylédones, « le programme associant Quartz et Foxtar suffit sauf besoin spécifique d’un complément contre gaillet avec fluroxypyr ou Complexugec sur chardon ». En cas d’infestation importante ou de proximité d’une culture sensible, type vigne, Philippe Marion recommande « un Primus en sortie d’hiver ».
« Les parcelles les plus infestées aujourd’hui ont souvent été délaissées auparavant. »
Les populations de graminées évoluent selon une dynamique forte et les graines se multiplient dans les parcelles. La cause principale de cet état de faits réside dans l’abandon des pratiques agronomiques de base qui permettent de limiter le développement des mauvaises herbes, telles dates de semis, labour, déchaumage, le labour constituant la première étape d’un bon désherbage. De plus, d’année en année le stock de graines se multiplie dans le sol et le rattrapage coûte souvent plus cher que des programmes adaptés à la campagne en cours.
En présence de brome, favorisé en terres superficielles argilo-calcaire à cailloux ou en cas de non-labour mal maîtrisé, « Parnass C complétera l’intervention de pré-semis ».
Un programme associant isoproturon et antidicotylédone coûtera 45 €/ha. Si Matin DL venait à être interdit, il faudrait compter sur une augmentation du coût du programme à 50 €/ha.

Nouvelle molécule antigraminée en attente

Le choix de solutions de désherbage se réduit avec des produits parfois interdits en orge alors qu’autorisés en blé. L’orge se trouve exclue de certaines parcelles, notamment celles très infestées par le vulpin, surtout dans le département de l’Eure, du fait de l’offre réduite en solutions herbicides. Philippe Hallè attend avec impatience « l’homologation d’un produit à base de pinoxaden, la nouvelle molécule antigraminée de Syngenta Agro, qui permettra d’élargir la gamme de produits disponibles et de diversifier les pratiques ». Certaines solutions homologuées sur orge restent pourtant peu pratiquées. « L’incorporation de Parnass C juste avant le semis présente certaines contraintes mais se révèle très efficace sur vulpin, ray-grass et pâturin. »

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