Crise agricole Les agriculteurs attendent de pied ferme le plan d'urgence en leur faveur
Confortés par le succès de leur récente mobilisation pour dénoncer la chute de leurs revenus, les agriculteurs attendent de pied ferme le plan d'urgence "massif" que doit annoncer mardi le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d'une visite dans le Jura.
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L'agriculture dans la tourmente attend le "plan massif" du gouvernement (© Terre-net Média) |
Après une baisse moyenne de leurs revenus de 20% en 2008, les agriculteurs s'attendent à une nouvelle chute en 2009. « Nous espérons que les décisions seront à la hauteur de la mobilisation » du 16 octobre, a lancé M. Lemétayer. Cette journée d'actions, organisée par la Fnsea, a rassemblé plus de monde que prévu avec 52.000 agriculteurs, témoignant de la « détresse » des paysans, selon lui.
Autre signe du profond malaise : en septembre, des producteurs laitiers ont observé une « grève du lait », cessant les livraisons à leurs laiteries pour dénoncer la baisse des prix. « Il faut donner de l'espoir aux agriculteurs, à court terme avec des aides à la trésorerie et à moyen et long terme en les assurant que l'on va tout faire pour infléchir la politique européenne en faveur d'une régulation des marchés », a souligné jeudi M. Lemétayer à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre François Fillon.
« On va vous proposer (...) un plan d'urgence » qui sera « massif » et « tourné vers l'avenir », avait promis peu avant M. Fillon à des agriculteurs venus lui présenter leurs doléances lors d'un déplacement en Moselle.
Prise en charge possible des cotisations et des intérêts d'emprunts
Le chef de l'Etat détaillera le dispositif à Poligny, petite ville entre Dole et Lons-Le Saulnier, qui se veut la capitale du fromage Comté. Le plan d'urgence sera « aussi important, aussi stratégique que celui qu'on vient de décider pour les petites et moyennes entreprises avec un certain nombre de mesures qui en seront proches », a assuré M. Fillon. Le gouvernement a lancé un plan de 2 milliards d'euros pour les Pme, visant notamment à consolider leurs fonds propres.
Pour les agriculteurs les plus en difficulté, l'Etat pourrait aussi prendre « en charge les cotisations » et les « intérêts d'emprunts », selon M. Fillon. Le syndicat majoritaire demande un plan d'urgence de 400 millions d'euros. Il consisterait notamment en allègement de charges ou remboursement de taxes afin de donner « un ballon d'oxygène » à la trésorerie des exploitations, mise à mal par la chute des prix.
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Autre point, l'allègement du coût du travail. Dans certaines productions, comme les fruits et légumes, la main-d’œuvre peut dépasser les 50% du prix de revient. Or la France est handicapée face à des pays comme l'Espagne, l'Italie ou encore l'Allemagne où les saisonniers sont payés moins cher.
La Fnsea estime cette mesure à environ 550 millions d'euros par an. Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait reconnu que ce différentiel était un « problème majeur ». Il s'était engagé à étudier une baisse des charges de l'ordre de 2 euros l'heure, une mesure qui devrait être mise en application en 2010.
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