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Congrès Coop de France Philippe Mangin et Bruno Le Maire «audacieux et volontaires» pour redonner de la compétitivité à l’agriculture

Le ministre français de l’alimentation, de l’agriculture et de la pèche a assuré au président de Coop de France que son action vise à restaurer la compétitivité de l’agriculture française et à créer de réelles filières de production. Et à l’échelle européenne, à doter l’agriculture européenne des instruments nécessaires pour protéger son modèle et renforcer sa légitimité auprès de 500 millions de consommateurs.

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Philippe Mngin, président de Coop de France
nouvellement réélu (© Terre-net Média)
« Réformer la réforme de la Pac 2013». A ces mots, prononcés par Philippe Mangin, nouvellement réélu président de Coop de France qui tenait ces 9 et 10 novembre 2009 son congrès à Paris, Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture a répondu qu’il allait d’ici la fin de l’année réunir l’Allemagne et vingt autres Etats membres « pour réfléchir à de nouvelles propositions pour 2013 » sans attendre. Ces membres qui s’étaient déjà associés à au couple franco-allemad pour construire une nouvelle régulation de la production de lait le mois dernier.

La venue du ministre de l’alimentation au congrès de Coop de France a été l’occasion pour constater que les deux responsables politique et professionnel partagent sur de nombreux points les mêmes points de vue.

Légitimer la Paae...

 Si Bruno Le Maire estime qu’il est nécessaire de maintenir le budget de la Pac, la nouvelle Paae (politique agricole alimentaire européenne) de l’après 2013 doit, selon lui, être avant tout au service des 500 millions d’européens pour les nourrir. La légitimité de ses soutiens publics en dépend. Cela passerait par conséquent par une flexibilité des aides en fonction du niveau des prix agricoles (sur le modèle des aides contracycliques en vigueur aux Usa). Point de vue partagé par Philippe Mangin.

La préservation du modèle agricole européen passera aussi par le renforcement de la préférence communautaire et la mise en place d’instruments d’intervention. Des marchés à termes par exemple, dont Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand, invité d’honneur au congrès de Coop de France, a fait l’éloge « à condition qu’ils ne soient pas détournées de ses objectifs, celui de stabiliser les prix à long terme ».

....Avec des aides flexibles 

« L’audace » dont fait preuve le ministre de l’agriculture français le portera aussi à convaincre ses collègues européens à « harmoniser par le haut la réglementation sanitaire, environnementale et sociale afin d’éviter les distorsions de compétitivité entre états membres ». Position qui ne peut qu’être partagée par les présidents de coopératives présents.


Bruno Le Maire, ministre de l'alimentation,
de l'agriculture et de la pèche au congrès
de Coop de France (© Terre-net Média)
Au niveau français, c’est la Lma dont le projet de loi sera présenté au conseil des ministres en décembre prochain puis à l’Assemblé nationale qui comportera l’ensemble des instruments pour redonner de la compétitivité à l’agriculture française et de l’espoir à ces exploitants, a rappelé le ministre.

Réduire le cout du travail

Un avant gout de cette loi, l’aide de 170 millions d’euros du plan d’urgence en faveur du travail saisonnier. Elle ramènera, selon Bruno Le Maire, le cout du travail horaire de 12 euros à 9 euros. Quant au cout du travail des salariés permanents, il reviendra à la Lma de s’y attaquer  sans porter atteinte au droit du travail.

Pour répondre aux souhaits formulés par Philippe Mangin, le projet de loi visera par ailleurs à améliorer les organisations de producteurs pour créer de réelles filières. « Il faut avoir le courage dans votre loi de prévoir que toutes les associations actuelles ne pourront conserver leur agrément OP qu’à condition qu’elles deviennent commerciales et atteignent une taille minimum pour entrer en ordre de bataille dans la nouvelle Pac de 2013 », a déclaré le président de Coop de France.

Bruno Le Maire a assuré qu’il prendra la défense du modèle coopératif et de son régime fiscal à Bruxelles,

Lire aussi Bruno Le Maire - La France veut proposer une nouvelle Pac basée sur une "bonne alimentation"
modèle qui a fait ses preuves en résistant à la crise. « Un modèle qui ne constitue en rien une source de distorsion de concurrence avec les sociétés commerciales », a-t-il assuré. Un modèle qui apporte même des solutions durables pour pérenniser l’emploi (non délocalisables, les coopératives sont assises sur un territoire et visent une rentabilité sur le long terme…).

Taxe carbone et grand emprunt

- Un point de désaccord notable du président de Coop de France a porté sur l’instauration de la taxe carbone et la fiscalisation des biocarburants. Cependant, le ministre, rappelant que sa collecte sera entièrement redistribuée à la profession, a défendu l’idée d’instaurer une taxe carbone à l’échelle européenne. Son objectif : taxer les produits importés des pays tiers.

- 500 millions d'euros, c'est le montant de la part du grand emprunt que Coop de France revendique pour «soutenir les forts projets structurants à fort potentiel de croissance»

Le contrat de production deviendra la règle de l’organisation commerciale a défendu le ministre de l’agriculture. Qui a par ailleurs accepté l’idée de créer des plans d’épargne professionnelle agricole (Pepa) pour davantage impliquer les agriculteurs dans toute la filière de la transformation. Ces Pepa leur permettraient en effet d’acquérir des participations dans les filiales des coopératives et d’en tirer des revenus mobiliers.

Ces plans associés à l’extension des dispositifs assurantiels (Dpa élargies au risque économiques, assurances sur le chiffre d’affaires) feront en fait partie des instruments que contiendrait la future loi pour protéger le revenu des agriculteurs. Enfin, renforcer les missions des observatoires prix et des marges est aussi une des priorités de la future loi.

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