De l’Apca à la Fao « Défendre au niveau mondial une agriculture qui respecte tous les acteurs du terrain » (Luc Guyau)
Luc Guyau fête son départ de l’Apca, une institution où il a été réélu président début 2007. A peine les valises posées à Rome, il explique déjà quel sera son mode opératoire pour occuper pleinement ses fonctions de président du conseil indépendant de la Food and agriculture organization (Fao, émanation de l’Onu).
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Luc Guyau, président de l'Apca expliquant son parcours du combattant pour être élu présiedent de la Fao (© Terre-net Média) |
Le nouveau président du conseil indépendant de la Fao, émanation de l’Onu, n’en revient toujours pas lui-même d’avoir été l’objet d’un lobbying qui a poussé l’ensemble des 191 représentations françaises à l’étranger à promouvoir avec succès sa candidature. « Même le syndicat européen proche de la confédération paysanne a apporté son soutien » alors même que ce dernier doute encore du choix opéré pour ce poste prestigieux.
« Peut-on aujourd’hui faire confiance à celui qui, à l’aide de son syndicat, a jeté l’Europe dans une course folle au productivisme dans l’ambition de "nourrir le monde" », écrit le syndicat dans un communiqué paru mardi 24 novembre.
Le jour de son élection, il avait comme concurrent une fonctionnaire britannique de la Fao et une candidature gambienne avec des projets très différents des siens. C’est au second tour de l’élection qu’il a été élu.
Dans les prochains jours, Luc Guyau va constituer son cabinet avec comme premiers collaborateurs, quelques associés qu’il avait déjà l’Apca.
Ce jeudi 26 novembre, halte à Paris où Luc Guyau a fêté son accession au poste de président de la Fao en compagnie de ses collègues de l’Apca et des représentants des ministères qui l’ont accompagné pour remporter le poste. Une assemblée permanente dorénavant privée de président. La succession de Luc Guyau est ouverte. Des bruits de couloirs verraient bien Guy Vasseur, actuellement vice président ou encore Daniel Rémillet, à moins que ce soit Joseph Giroud, l’actuel secrétaire général. Dans tous les cas, l’élection se ferait en comité restreint. Pas de grande messe des présidents de chambres au programme !
Développer une agriculture qui respecte les acteurs du terrain
A la Fao, Luc Guyau espère « booster » la réforme de l’organisation afin de la recentrer sur ses objectifs et d’inculquer une culture du résultat en ne budgétisant des projets qu’après les avoir bien définis. Son expérience de leader syndical lui sera très utile pour gouverner « la cathédrale de l’agriculture mondiale » en Italie. Mais aussi celle de terrain « pour promouvoir l’essor d’une agriculture dans tous les pays qui, respecte tous les acteurs de terrain ». A Rome, Luc Guyau affirme vouloir défendre une politique mondiale de l’agriculture dotée d’outils de régulations . « Il n’y a pas d’agriculture durable sans l’instauration de tels mécanismes »
Et de déclarer en suite : « Quand une crise fait disparaÎtre des paysans, l’embellie qui suit ne les fait pas revenir dans leurs fermes. Or la lutte contre la malnutrition dépend des moyens que l’on donne aux paysans pour se nourrir et nourrir la planète. Rappelons que le milliard de malnutris est d’abord composé de paysans et de pêcheurs ! ».
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