Campagne blé dur 2009/2010 La France doit exporter 1,2 millions de tonnes

La récolte mondiale 2009 de blé dur a atteint 37,4 millions de tonnes (Mt), avec notamment 8,1 Mt en Europe, 5,6 Mt en Afrique du nord et 5,1 Mt au Canada. « La production européenne est donc en baisse, tandis que la production du Maghreb est en hausse et celle des USA stable, voire légèrement en baisse », soulignait le 19 octobre dernier Stéphane Jezequel, ingénieur Arvalis pour la région Paca.
La baisse en Europe est surtout à imputer à l’Italie, qui voit sa production de blé dur passer de 5 Mt à 3 Mt (cf. graphique 1). « Ceci ne sera pas sans conséquences sur les échanges, sachant par ailleurs que les USA reviennent dans la danse, et que le Mexique est présent très tôt en saison ce qui lui a notamment permis de remporter certains marchés. »

Graphique 1 : Estimation de la production mondiale de blé dur en 2009. (© Unité : millions de tonnes. Source : CIC, octobre 2009)

 

Le Mexique truste le marché italien

Stratégie grains¹ et l’ONIGC ont défini les besoins des pays méditerranéens et européens en blé dur pour la campagne 2009/2010 : d’après leurs prévisions, les échanges devraient s’élever autour de 6,9 Mt au sein du bassin méditerranéen (cf. graphique 2).

Graphique 2 : Besoins des pays méditerranéens et européens en blé dur. (© Unité : millions de tonnes. Source : Stratégie grains-ONIGC, septembre 2009.)

Dans ce contexte, la France doit exporter l’équivalent de 1,2 Mt de blé dur cette année. Mais cela va être compliqué puisque l’on sait déjà que le Maghreb importera moins que d’habitude en raison de sa bonne récolte d’une part ; et d’autre part, que l’Italie importera beaucoup de blé dur… américain ! L’origine américaine est en effet recherchée du fait du fret compétitif et d’une parité plus intéressante. « Pour changer la donne, il faudra que le fret augmente, ou que le pétrole remonte pour modifier la parité. Mais dans l’état actuel des choses, c’est une année qui s’annonce bel et bien compliquée pour la France, que ce soit en blé tendre ou en en blé dur ! », concluait Stéphane Jezequel.

Reste donc à savoir si la nouvelle présence du Mexique sur le marché européen est un facteur conjoncturel ou non. Et cela, sans compter l’impact de la Pac (lire ici)… Tout devrait donc se jouer sur le plan qualitatif. Et là, la France a certes une carte à jouer !