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Selon les planteurs de betteraves La Lma doit être une opportunité pour contractualiser à égalité avec les industriels

La production de betteraves à sucre étant pour une partie encadrée et pour une autre totalement livrée au marché, les planteurs ont pu apprécier depuis trois ans les avantages et les inconvénients de chacun des deux modes d’organisation de cette production et en tirer les leçons.

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La France, 1er producteur européen de betteraves à sucre
(© Terre-net Média)
Depuis la réforme de 2006, le double dispositif auquel les planteurs de betteraves sont soumis a alimenté la réflexion sur les choix politiques de filières à adopter.

Ainsi, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le 8 décembre 2009 à Paris, J.P. Dubray, vice président de la Cgb, demande, au nom des planteurs, que « la Lma soit l’occasion pour l’Etat de prendre l’initiative de réformer en profondeur les rapports de force entre les producteurs et les industriels. Et pour cela que la future loi garantisse un cadre juridique qui stabilise, sur la base d’un haut niveau de transparence, les prix et les volumes ».

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« Nous voulons aussi un guide de bonnes pratiques contractuelles, un observatoire des prix (qui pourrait être alimenté par FranceAgrimer) pour fournir à l’interprofession des indicateurs et des références sur les marchés. Et enfin, il nous paraît nécessaire d’obliger les industriels à négocier des contrats ».

Selon la Cgb, les prix des betteraves hors contrat sont trop déconnectés des réalités du marché. S’aligner sur la rentabilité des cultures à paille pour fixer les prix des betteraves hors contrat, c’est conduire tôt ou tard les planteurs à cesser leurs activités. Et les industries à ne plus être suffisamment approvisionnés pour être rentables !

Evidement, une fois élaboré, le nouveau dispositif de contractualisation devra être validé par la commission européenne pour qu’il puisse être mis en œuvre sans restriction.

Quota ou pas quota

Invité à l’assemblée générale de la Cgb, Philipe Chalmin, professeur à l’université de Paris Dauphine a une nouvelle fois prouvé ses talents de grand pédagogue en comparant, pour la filière sucre, les conséquences du maintien ou de la disparition totale des quotas sucre.

La disparition des quotas en 2013 reviendrait à passer d’une logique de stabilité à une logique d’instabilité. On se retrouverait dans une économie du sucre tout à fait différente avec des prix qui seraient ceux du marché.

La France, leader mondial, ne serait pas la moins dépourvue pour faire face à ce changement de paradigme, mais les industriels seraient soumis à des livraisons aléatoires, au risque de mettre en péril leur propre existence, si les planteurs se détournent de la production de betteraves pour des questions de rentabilité. Aussi, la fin des quotas n’empêcherait pas, par nécessité, l’essor d’une certaine forme de contractualisation pour donner de la lisibilités aux parties contractantes.

Le maintien des quotas de betteraves pourrait se justifier dans un contexte de libéralisation des échanges mondiaux en considérant, dans l’Union, le sucre comme un sous produit de la betterave.
Les cultures de betteraves seraient d’abord consacrées à la chimie et la production d’éthanol.

La rentabilité des planteurs ne serait pas liée uniquement au cours du marché mondial du sucre. Les prix des contrats seraient aussi fixés en fonction des cours des énergies fossiles.

Cette option coûterait peu au contribuable. Et la filière connaîtrait une nouvelle phase d’expansion dans un cadre réglementé tout en s’affranchissant des exigences de l’Omc. La limitation des exportations de sucre ne seraient plus une réelle contrainte puisque les débouchés de la culture de betteraves seraient européens.

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